Une rentrée difficile en perspective

Partager

Les élèves de tous paliers de l’éducation nationale à Boumerdès vont sans doute revivre les mêmes conditions de scolarisation que l’année dernière, malgré la réception de quelques nouveaux établissements.

Les parents d’élèves appréhendent cette année encore les problèmes de surcharge des classes, l’absence et le manque de transport scolaire et de cantines particulièrement dans les zones rurales et les éventuelles défaillances multiples en matière de santé scolaire. Les établissements de l’éducation vont recevoir plus de 796 230 élèves tous paliers confondus, un nombre qui ne cesse de s’accroître ces dernières années notamment suite aux opérations de relogements des habitants de chalets et le taux de natalité élevé enregistré chaque année au niveau des trois établissements de santé publique.

Chaque rentrée scolaire, près de 9000 nouveaux inscrits rejoignent les bancs des classes surtout au niveau des centres urbains comme Khemis El Khechna, Boudouaou et Bordj Ménaeil. La surcharge des classes est provoquée par les retards considérables dans la réalisation de nouvelles structures éducatives dans les zones nouvellement peuplées, par l’absence d’organisation et de vision ainsi que l’exode rural et les effets du séisme de 2003 qui a contraint nombre de familles à changer de résidence. Depuis 2014, seules cinq écoles primaires ont été réalisées. Leur nombre était de 370 écoles. en 2019, on en dénombre 375, soit une école réalisée et réceptionnée chaque année. Aucune amélioration au vu du nombre important d’élèves.

En 2014, leur nombre était de 113 224 élèves alors qu’en 2018 le nombre a atteint les 129 620. En cinq ans, les écoles primaires ont accueilli près de 16 676 nouveaux élèves. Au niveau du moyen, en 2014, on recensait 101 CEM avant que le nombre n’atteigne les 105 en 2018 avec 67 073 élèves contre 58 300 en 2014. Quant au secondaire, en cinq ans, la wilaya de Boumerdès a ouvert 8 lycées à travers plusieurs localités et ajourné la réception de plusieurs autres notamment à Timezrit où on l’on prévoit d’ouvrir les portes aux lycéens à la prochaine rentrée, si tout marche évidemment comme prévu.

Le nombre de lycées passe de 42 en 2014 à 49 établissements en 2018. Contrairement aux deux paliers inférieurs, le nombre d’élèves du lycée recule d’année en année. En 2014, ils étaient près de 30 559 élèves à rejoindre les bancs des classes alors que leur nombre commence à reculer en 2015 et 2016 où l’on a recensé près de 26 090 élèves, nombre qui a dégringolé à 25 000 en 2018. La déperdition scolaire est de plus en plus ressentie notamment au secondaire en raison d’une multitude de problèmes et de carences, notamment la surcharge des classes qui contraint les administrations à cesser les élèves recalés. On dénombre près de 1448 élèves qui quittent précipitamment l’école pour se retrouver soit récupérés par les centres de formation professionnelles soit par la débauche ou, dans le pire des cas, par des tentatives hasardeuses. Plusieurs élèves seront confrontés aux problèmes des établissements réalisés en préfabriqué notamment aux Issers, Boumerdès, Sidi Daoud et Baghlia.

Aux Issers par exemple, l’école primaire Teurfi Mouloud demeure un exemple de désuétude et de l’inertie des responsables à tous les niveaux. Cet établissement ne dispose plus ni de portes, ni de fenêtres ni encore de chauffage. Les élèves sont confrontés à tous les dangers. On parle de l’inscription d’une nouvelle école mais rien n’est encore fait sur le terrain. Les habitants des 600 logements sociaux et RHP d’El Hamri ne savent plus où orienter leurs enfants qui doivent parcourir près d’un kilomètre à pied pour rejoindre l’école Teurfi Mouloud en plein site des chalets éradiqués. Même situation pour les élèves de l’école primaire de Sahel à Boumerdès qui doivent revivre le même calvaire enduré l’année écoulée dans des classes en préfabriqué.

Au village Guennana, l’école Kentour Rabah construite en préfabriqué se dérade de plus en plus alors qu’un projet de réalisation de classes suplémentaires se fait toujours attendre. Des milliers de projets inscrits et prévus durant les rois derniers quinquennat notamment depuis 2000 à 2014 ne sont toujours pas réalisés sur le terrain des réalités. D’après nos sources, près de 47 projets de réalisation d’établissements scolaires ont été gelés suite à la crise économique de 2014. Sur les 68 projets de groupements scolaires prévus, seul 7 sont en cours de réalisation notamment celui de Vachet à Bordj Ménaeil. Jusqu’à fin 2018, seuls 4 projets sur les 20 inscrits sont lancés alors que le reste est tombé dans l’eau.

Quant au secondaire, seuls 3 projets sur les 12 prévus sont en cours de réalisation dont certains seront réceptionnés la rentrée prochaine notamment à Timezrit. Les six projets de cantines scolaires sont à l’arrêt. On parle du lancement de l’un de ces projets. Les causes, ayant entraîné ces retards, sont liées particulièrement à l’absence d’enveloppes financières nécessaires et au manque de foncier ainsi qu’aux lenteurs administratives.

Youcef Z.

Partager