Union pour un nouveau démarrage

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Après une longue période d’hibernation ayant duré des années, l’hôpital spécialisé en cardiologie de la ville de Draâ Ben Khedda (dans la wilaya de Tizi-Ouzou) semble renaître et prendre enfin son envol.

Cette renaissance intervient après que les problèmes et les blocages dans lesquels il se débattait ont enfin été réglés et pris en charge. Actuellement, cet hôpital, situé au centre-ville de Draâ Ben Khedda, accueille quotidiennement des malades en provenance des quatre coins du pays, de l’Est, de l’Ouest et même de l’extrême Sud.

Au moment de notre passage, un patient qui habite dans la wilaya de Chlef venait de sortir du bloc opératoire. C’est son médecin traitant qui l’a orienté vers cet hôpital doté d’un matériel des plus sophistiqués et d’un personnel médical et paramédical assurant la couverture sanitaire sur place.

M. L. Ahbab, directeur de cet hôpital, nous a confié que le nombre de médecins spécialistes qui veillent sur le fonctionnement de cet établissement est de 50 médecins spécialisés. Ces derniers sont coordonnés par les médecins chefs de service : Nassim Zaoui, qui cumule une grande expérience et de hautes connaissances dans son domaine pour avoir déjà assuré comme chef de service de cardiologie au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, en remplacement du Pr Tahmi, promu alors ministre de la République, et Kheireddine Redoci.

En plus de cette équipe de médecins et de médecins spécialistes, plus de 200 infirmiers et autres paramédicaux exercent en permanence dans cet établissement de santé publique spécialisé. Inauguré officiellement en 2014, cet hôpital était initialement destiné uniquement aux enfants, avant que les autorités concernées ne prennent la décision, judicieuse d’ailleurs, d’élargir son éventail d’interventions à toutes les tranches d’âge. Un choix qui tombe à point nommé, puisque la configuration de cet établissement s’y prête largement sans compter tout le matériel dont il est doté et qui fait de lui le seul hôpital du genre en Algérie. Il y a même certaines interventions qui ne peuvent être effectuées qu’au niveau de cet hôpital, nous confie son directeur M. Ahbab. C’est le cas, entre autres, de «l’alcoolisation septale du cœur».

Compte tenu des prestations qu’assure cet hôpital, il est évident donc qu’il soit pris d’assaut quotidiennement pour toutes sortes de prises en charge, dont les interventions chirurgicales. Certes, les cas des malades «qui peuvent attendre» sont programmés sous rendez-vous. Quant aux urgences, elles sont prises en charge immédiatement et sur place, selon M. Ahbab.

«Rien que jeudi dernier, nous avons reçu un patient qui nécessitait une prise charge immédiate. Il a été opéré sur place», explique notre interlocuteur qui précise que l’hôpital enregistre une moyenne de 200 actes chirurgicaux par année. Quant aux différents autres actes de cardiologie interventionnelle, sont enregistrés annuellement et en moyenne 1 200 cas.

À l’instar d’une bonne partie des hôpitaux algériens, celui de cardiologie de Draâ Ben Khedda souffre de l’indisponibilité de radiologues. Pourtant, cet établissement dispose d’un matériel sophistiqué en la matière, dont une IRM et un scanner «dernier cri». Un scanner qui est resté hors d’usage car en panne jusqu’à l’arrivée du nouveau directeur qui a entamé les démarches pour sa réparation. M. Ahbab nous a indiqué qu’à son arrivée, la situation au sein de cet hôpital était loin d’être reluisante. Un rapport détaillé, fait à l’arrivée de ce nouveau responsable, décrit avec moult détails les anomalies parfois flagrantes qui existaient à l’époque.

En plus de ce scanner, le réseau informatique était bloqué, il y avait aussi des problèmes d’étanchéité sérieux. La seule ambulance de l’hôpital était accidentée et en panne… Un immense chantier devait donc être entamé pour parer au plus pressé. Tout le matériel défectueux a été réparé et remis en service. La climatisation, qui était défectueuse depuis des années, a été aussi remise en service, ainsi que les caméras de surveillance, la chaudière, le groupe électrogène, le réseau anti-incendie et le réseau Internet. L’hôpital, qui en était dépourvu, a aussi été doté de deux véhicules.

Le rétablissement de tout le matériel défectueux et l’achat du matériel qui faisait défaut a permis enfin de redonner un nouveau départ à cet établissement hospitalier où les centaines de médecins, infirmiers et travailleurs font preuve d’un grand dévouement, de l’avis même du directeur, qui explique que les conditions de travail, qui se sont sensiblement améliorées ces derniers mois, sont pour beaucoup dans l’amélioration des prestations médicales et des prises en charge des malades. La tournée effectuée dans les différentes chambres a confirmé les propos du directeur.

Une hygiène remarquable y règne. Elles sont dotées de climatisation et il y a un téléviseur dans chaque chambre, avons-nous constaté. La restauration est également à la hauteur, et ce, de l’avis même des malades hospitalisés et que nous avons pu rencontrer. Il y a une portion de viande ou son équivalent dans chaque repas.

Une tournée dans la cuisine de l’hôpital confirme aussi que le travail à ce niveau se déroule dans de très bonnes conditions d’hygiène et les deux chambres froides dont est doté ce service fonctionnent également. L’ascenseur, qui était resté en panne pendant des années, est de nouveau fonctionnel dans tous les services, a-t-on appris auprès des travailleurs de l’hôpital.

Pour régler partiellement le problème de l’absence de radiologues, le directeur de l’hôpital a initié une formation payante dont ont bénéficié les praticiens spécialistes. Cette formation ayant coûté 200 000 DA vise à permettre aux praticiens en question d’assurer une partie de l’interprétation des radios.

D’ailleurs, le volet de la formation est pris très au sérieux ici. Une bonne partie du personnel de cet établissement en a également bénéficié. En plus du personnel médical et paramédical, des formations ont été assurées aux travailleurs des services des ressources humaines, du service informatique et de celui de la plomberie.

A Mohellebi.

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