Ouvert dans les années 80, le lycée Saïd Hamdani, à Draâ El-Mizan, est l’un des plus anciens de la wilaya. Au départ, il n’accueillait que des filles, dont la majorité bénéficiait du régime internat. Au fil des ans, comme tous les établissements de l’éducation d’ailleurs, il est devenu mixte. Aujourd’hui, ce lycée affiche des insuffisances qui ne sont pas sans impacter le programme scolaire. Ce dont souffrent le plus les lycéens, c’est le manque de structures sportives. En effet, cet établissement n’est doté ni de terrain en matico, ni d’un gymnase. Pourtant, ce ne n’est pas l’espace qui manque. «Tout comme le Technicum, il pourra accueillir une salle de sport couverte.
D’ailleurs, depuis plus de quatre ans, on parle toujours de ce projet. Et nous ne savons pas quelle est son issue. Plusieurs commissions se sont déplacées sur les lieux, en vain. Entre-temps, beaucoup d’élèves demandent à être dispensés de la séance d’éducation physique», confie une source proche de l’établissement. Si ces derniers préfèrent se passer du sport, c’est parce qu’ils le pratiquent sur du gravier et du bitume, entièrement dégradés de surcroît.
D’ailleurs, selon la même source, les élèves ayant contracté des blessures à cause des conditions inadaptées de la pratique sportive ne sont pas rares : «On ne peut compter le nombre de blessés par an», ajoute la même source. Les parents, eux, font part de leur inquiétude : «Je ne peux autoriser ma fille à faire du sport. Les conditions ne sont pas réunies. Peut-on vraiment courir sur du gravier?», s’interroge un parent qui dira se démener pour faire délivrer à sa fille une dispense de sport. «J’ai peiné durant ma carrière dans cet établissement. Imaginez que nous interrompions notre travail pour accompagner les blessés à l’hôpital.
Et comme le lycée ne disposait pas de véhicule, il fallait appeler la Protection civile. Et les pompiers n’assuraient pas le retour parce qu’ils ne pleuvaient pas attendre que le blessé soit soigné. Il fallait, donc, se débrouiller pour le retour», raconte un professeur d’éducation physique à la retraite. Aussi bien les parents que les responsables de cet établissement interpellent «pour la énième fois» les responsables locaux en charge de ce secteur à prendre en considération ce manque et à y remédier. «Il y va de la santé des élèves», insiste-t-on. Sachant que la discipline est aimée des élèves, ces derniers sont nombreux à la pratiquer en dépit des dangers encourus. «Ce n’est pas la note qu’on va me donner qui m’intéresse le plus.
Ce sont plutôt ces moments de défoulement auxquels je n’ouvre pas droit ailleurs. Une fois rentrée du lycée, je ne peux exercer aucune activité sportive dehors. C’est toujours un tabou pour nous. Pour répondre à votre question, non, ce n’est la peur de me blesser qui m’anime, mais plutôt celle de ne plus avoir à faire du sport», confie une jeune fille accostée devant le portail du lycée.
Amar Ouramdane

