«Nous sommes unis, vous êtes finis !»

Partager

La marche populaire et pacifique du vendredi s’est, comme depuis le 22 février, déroulée dans une ambiance bon-enfant sous les slogans des manifestants refusant la tenue de l’élection présidentielle programmée pour le 4 juillet prochain. Malgré la chaleur pesante et une atmosphère humide, des dizaines de milliers de manifestants ont battu le pavé hier après-midi pour exiger le départ du système en scandant «Ulac, Ulac, Ulac l’vote ulac !».

Peu avant le coup d’envoi de cette marche, des centaines de familles, avec enfants, s’étaient regroupées sous les arbres du jardin Si L’haoues au centre-ville alors, qu’à quelques mètres de là, au niveau de la place publique, jeunes et moins jeunes étaient affairés à rédiger leurs slogans sur des pancartes. «Nous sommes unis, vous êtes finis», «L’Algérie est une République, pas une caserne», «Pour une deuxième République», «Pour une véritable transition démocratique», «Dégagez tous !», «Itnehaw Gaâ» et «Itehassbou gaâ», ont été repris en chœur par les manifestants, dans une ambiance conviviale sur fond de percussions de derbouka.

Les marcheurs et marcheuses, de tous âges, se sont époumonés à crier «Gaid Salah tu ne seras jamais un Caid Essebsi», pour dénoncer l’ingérence du militaire. De la place publique de l’ancienne ville de Bouira, jusque devant le siège de la wilaya, les artères étaient noires de monde. La marée humaine a improvisé des itinéraires, en passant devant le commissariat central du chef-lieu de wilaya jusqu’à la cité Ouest, en redescendant vers la cour de justice pour faire un détour par l’ex gare routière et enfin rejoindre le rond-point du pont «Sayeh».

Là, des policiers avaient été installés dès les premières heures de la matinée avec un véhicule blindé, mais celui-ci avait disparu à l’arrivée des premiers marcheurs. Les manifestants ont d’ailleurs offert des bouteilles d’eau pour se rafraichir. Les marcheurs furent également aux petits soins avec des personnes âgées, vu la chaleur qui sévissait. Plusieurs jeunes encadraient chaque carré de marcheurs et aucun incident n’a été enregistré durant tout l’après-midi. En fin de journée, les gilets verts ont, comme chaque vendredi, ramassé les détritus laissés par la procession.

Hafidh Bessaoudi

Partager