Par S. Ait Hamouda
Où va l’Algérie ? Qu’importe la destination, pourvu qu’on ait la certitude d’arriver à bon port. L’Algérie mène sa révolution pour atteindre ses souhaits, ses espoirs enfouis dans ses tréfonds et ses relents de peuple hors normes. Il se reprend dans les rets de celui qui l’attend au détour d’une envie d’indépendance au soir couchant et de liberté au contour d’une veille à la lumière d’un quinquet désuet.
Où va ce pays ? Qui est mien, qui est le nôtre, qui est à la foule plus nombreuse que les étoiles réunies et qui la réclame à juste titre ? Où va le territoire ? Qui s’est orné de la prunelle de nos yeux ? Vers des contrées qui font de lui un pays à nul autre pareil. Là où se déplace le pays, c’est vers son meilleur destin, qu’il soit parfait ou encore mieux que parfait. Non pas qu’il advienne en des moments de conspiration générale, mais des instants de suprêmes subtilités, avec la collégialité parce qu’elle signifie une singulière connivence.
La connivence dans ces cas là définit l’unité et la solidarité d’un peuple qui ne connait ni la peur, ni la crainte et crie son saoul à qui veut l’entendre, avec des termes crus. Il appelle les choses par leurs noms, les personnes par leurs prénoms et ce qu’il attend d’eux par leurs petites significations, autrement dit, par leurs petits noms. Ce qui revient à considérer la manifestation comme un bon augure qui ouvre la voie à toutes les espérances.
Dès l’aube, à l’heure où s’éclaire nos campagnes, nous irons marcher, là où nous n’avons jamais foulé des pieds le moindre pavé, pour exprimer notre ras-le-bol et dire à ceux qui nous gouvernent «partez et laissez-nous construire notre pays». C’est le fin mot de l’histoire, c’est notre ultime revendication avant la colère. Mais notre colère est toujours pacifique, parce que nous ne voulons pas de la violence. Il va sans dire que nos marches seront paisibles et convaincantes par leur discipline. Ce qui va démontrer les deux faces d’un miroir auquel se mire le visage de notre pays aimé.
S. A. H.