Le programme d’urgence d’ouverture de près de 10 kilomètres de pistes anti-feux, inscrit au profit de la municipalité en 2017, patine
toujours.
«Nous avons 9 800 mètres linéaires retenus pour les villages où il y a eu beaucoup de dégâts. Mais, deux ans après, alors que déjà les flammes ont dévoré plus d’une vingtaine d’hectares depuis la mi-juillet, le programme avance à pas de tortue. Certaines pistes ont été ouvertes et restées sans aménagements alors que d’autres ne sont pas encore programmées », apprend-on d’une source proche de l’APC.
Pour confirmer ses dires, celle-ci nous rappelle que dernièrement les habitants d’Afir avaient fermé le siège APC pour réclamer le lancement des travaux de leur piste de 1 800 mètres linéaires. « La réaction de ces citoyens est justifiée parce qu’ils avaient eu beaucoup de promesses par rapport à ce projet », juge la même source. Il est à souligner que ces pistes anti-feux sont très importantes car elles facilitent l’accès aux pompiers.
« Lors de la catastrophe de l’été 2017, la colonne mobile de la protection civile a été appelée au secours mais les engins ne pouvaient pas arriver jusqu’aux champs par manque d’accès. S’il y avait ce genre de pistes, il y aurait moins de dégâts », explique un citoyen d’Afir. Dans cet ordre d’idées, on peut citer le problème de la piste qui devait faire une ceinture à Tafoughalt où des centaines d’oliviers avaient brûlé au début des années 2000. « Nous avons fait des démarches pour une piste de 8 kilomètres qui devrait faire une ceinture pour tout notre village. Le projet a longtemps traîné jusqu’en 2019 pour voir les travaux lancés. Et puis, ce n’est pas vraiment consistant parce qu’ils ne vont pas atteindre les objectifs que nous avions tracés, à savoir cerner tout le village », nous confie un ex-membre du comité de village Tadukli n’Tfughalt.
D’autres citoyens constatent que ces pistes ne sont pas praticables. « Une fois ouvertes, elles n’ont pas d’ouvrages. Elles ne tiennent qu’un hiver et un été », dit un citoyen d’Ath Attella. En tout cas, il est attendu que la façon de gérer ce secteur soit revue. « Nous souhaitons que ces opérations soient directement gérées par l’APC tout comme les PCD. Chaque municipalité s’occupera de son programme en passant par toutes les procédures nécessaires parce que confier tout aux services des forêts retarde le lancement des opérations », estime un membre de l’exécutif communal.
En attendant tout cela, les habitants des villages concernés espèrent que ce programme d’urgence aboutira dans les meilleurs délais possibles parce que le retard cause des dégâts.
Amar Ouramdane