«Pour protéger la valeur du dinar, il faut produire»

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La Dépêche de Kabylie : Comment se porte actuellement l’économie nationale ?

Achir Mohamed : L’économie nationale est actuellement en crise de production, bien qu’elle recèle un potentiel énorme en termes de facteurs de croissance (espace, matières premières, main d’œuvre…). L’économie algérienne est une économie essentiellement rentière qui se limite à l’exploitation des hydrocarbures, dont même la diversification en aval de ce secteur demeure très faible. Autrement dit, l’Algérie n’a pas su profiter de cet avantage de pouvoir diversifier et industrialiser les dérivées du pétrole.

Quel est l’impact de la planche à billets sur l’économie nationale ?

La planche à billets a creusé le fossé entre l’économie réelle et l’économie monétaire. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas mesurer le volume de la masse monétaire en circulation surtout dans les circuits informels. La planche à billets constitue aussi une forme d’encouragement des transactions monétaires informelles à travers l’émission de 6 500 milliards de dinars. L’inflation, à moyen terme, menace véritablement le pouvoir d’achat du citoyen et la valeur des actifs des entreprises.

Le dinar ne cesse de dégringoler par rapport à l’euro et au dollar, quelles sont les mesures à même d’empêcher une nouvelle dévaluation ?

La valeur du dinar est en corrélation directe avec le niveau des réserves de change. Tant que ces réserves sont en baisse, le dinar perdra automatiquement sa valeur, c’est ce qui se passe dans une économie dépendante des importations. Pour protéger le dinar, il n’y a qu’une solution, il faut produire. Un dinar faible rend les produits importés plus chers, cela impacte les produits de consommation, ce qui implique la chute drastique du pouvoir d’achat.

Ces jours-ci, même le marché informel est perturbé. L’euro connaît une légère baisse par rapport au mois de juillet. Pourquoi?

Tout est lié fondamentalement à la loi de l’offre et de la demande. Ce qui se passe actuellement concernant le changement de la valeur du dinar par rapport à l’Euro n’est qu’un effet de conjoncture d’entrée des devises sur le marché parallèle. Autrement dit, c’est le résultat de l’achat de devises par les touristes, les commerçants de cabas et quelques transferts des opérateurs économiques. De toutes les manières la tendance de l’euro demeure haussière.

Propos recueillis par Hocine Taïb

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