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Qui connaît Mohand Oumoussa Aouaguenoun ?

La maison de Mohand Oumoussa Aouaguenoun est sise au centre du village Agouni Hammiche dans la commune de Makouda, une vingtaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. C’est une maison en pierre encore debout mais qui appelle à être soutenue à cause de l’effet du temps qui passe. C’est une maison chargée d’histoire, raconte un vieux du village. Une demeure qui a vu naître et vivre le grand poète Mohand Oumoussa Aouaguenoun. Aujourd’hui, elle devrait, plaide D’Da Amar, être inscrite au patrimoine national à protéger car l’effet des années commence à se faire sentir sur ses murs.

La maison qui se trouve au centre du village est jalousement gardée et sauvegardée par les villageois. Mais sans connaissances techniques, ces derniers ne pourront pas la maintenir en l’état éternellement, appréhende-t-on. De l’avis du mouvement associatif du village, c’est là un travail qui revient aux spécialistes et surtout aux services concernés au niveau de l’administration concernée par la sauvegarde du patrimoine. Durant la guerre de libération les bombardements de l’armée française l’on épargnée, racontent les villageois. A la mort de ce barde, le poète à, selon ses dernières volontés, légué la maison à l’épouse de l’un de ses fils. Connue sous le nom Taatouchit, celle-ci a habité la demeure jusqu’à sa mort récemment.

La femme était connue pour son pouvoir de guérir les enfants. Après le décès de cette femme, la maison est restée vacante. Les villageois soutiennent que le vide dans une maison provoque des fissures. D’où leur crainte que l’édifice tombe un jour. Pour rappel, Mohand Oumoussa Aouaguenoun a vécu entre le 19ème et le 20ème siècle. Il devint orphelin en étant tout petit, et à peine âgé d’une dizaine d’années qu’il fut contraint de faire le métier de berger. Alors qu’il était en train de paître sur les hauteurs de son village, à Azrou Ouguettouf précisément, le petit fut découvert en train de jouer à la flute par un tambourin. Epaté par son art, ce dernier, appelé Hand Ouali des Ait Ouaguenoun Ntala Gahia, demanda à sa mère de l’autoriser à l’accompagner dans ses voyages à travers les villages.

Il lui apprit l’art du tambourin mais Mohand Oumoussa ne se sentait mieux que dans l’art poétique. Nommé conseillé des Aït Kaci, il a été sollicité par les Français pour traduire ses poèmes. Ce que le barde refusa catégoriquement. Sa renommée dépassa les frontières lui qui voyageait entre Tizi-Ouzou et Alger, Tunis et Paris. Par amour pour son pays, Mohand revint dans son village pour y passer ses dernières années. Depuis sa mort aux environs de 1905, le nom est tombé dans les oubliettes. Même après l’indépendance, les hommes et les femmes de culture ne feront aucun effort pour ressusciter ce grand nom de la littérature algérienne. Certains chanteurs kabyles ont repris quelques uns de ses poèmes mais sans citer son nom.

A. N.

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