Ahcène Taleb était un militant de la cause berbère. Il est décédé le 31 mai 2015 en France, dans un hôpital parisien, suite à une longue maladie. Il a fait ses études secondaires au lycée Amirouche de Tizi-Ouzou et au lycée technique de Dellys. En 1975, il obtient son Bac avec distinction. Il a poursuit ses études au Canada et sort avec un diplôme d’ingénieur en mécanique. En 80, il rentre en Algérie pour travailler à Hassi Messaoud. En 83, il intègre l’université de Tizi-Ouzou. Il était un acteur actif du mouvement culturel berbère qui a contribué à la rédaction de la revue Tafsut. D’ailleurs, plusieurs numéros ont été tirés clandestinement chez lui à Aït Abdelmoumène. Il a participé à l’élaboration du dictionnaire en ligne en tamazight, il a contribué également à la création de la maison d’édition TIRA. En 89, il s’oppose au démantèlement du MCB. En 1996, il s’installe en France et prend un poste d’enseignant de sciences physiques. Il s’inscrit en 3e cycle de linguistique berbère. Il a consacré plusieurs années de sa courte vie à l’écriture d’un livre intitulé «Repères historiques», sorti chez les éditions Achab à titre posthume. Un livre consacré à la tribu qui la enfanté mais pas seulement puisqu’il a abordé l’histoire de toute la région de la Kabylie depuis l’antiquité.
Un long travail de recherche lui a permis de lever plusieurs zones d’ombre sur l’histoire de son village et de la Kabylie. Dans cette œuvre de 148 pages, il a parlé de la situation géographique de son village et de la confédération des Aït Aissi. Il a abordé ensuite l’histoire de la région depuis l’antiquité. Il s’est aussi penché sur la période musulmane, turque et française. Il a également raconté la venue de l’Emir Abdelkader à Sidi Ali Moussa et de Bou Beghla à Aït Abdelmoumène. L’insurrection de 1871 et d’autres éléments de l’histoire des Aït Abdelmoumène ont été abordés.
L’apparentement des familles par nom patronymique et l’attribution des noms aux familles y sont également évoqués. L’écrivain n’a pas omis de raconter l’exode et l’émigration, les soldats du village tombés en terre européenne lors de la première guerre mondiale, les figures nationalistes de la tribu et les martyres de la glorieuse révolution. Il a, pour finir, rappelé l’ouverture de la première piste carrossable et de l’école primaire. Un livre qui vient non seulement de lever beaucoup de zones sombres sur l’histoire de la région du massif central du Djurdjura, mais aussi qui fera office de repère pour les historiens chercheurs. Il a aussi écrit un autre ouvrage consacré aux locutions berbères. Ahcène Taleb est né le 18 janvier 1955 à Aït Abdelmoumène dans la commune de Tizi N Tléta, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou.
H. T.

