La région de M’Chedallah enregistre depuis ces deux dernières années une inquiétante recrudescence des fléaux sociaux, notamment la consommation des boissons alcoolisées et de la drogue, qui ont fini par gagner toutes les couches sociales et toutes les catégories d’âge.
Des indiscrétions font même part de l’introduction de la drogue dans les milieux scolaires. Nul besoin d’être un fin limier pour se rendre compte que la drogue et les boissons alcoolisées, qui vont de pair, coulent à flots dans le moindre recoin de la région, notamment à la périphérie des centres urbains et des agglomérations situées en zones rurales. Chaque contrée a son lieu de vente et de consommation d’alcool et de drogue. Parmi ces lieux, on peut citer Achaivou et plusieurs autres endroits en haute montagne le long de la RN 30 dans la commune de Saharidj, Achadhoukh et Bouliz, à proximité de Raffour, Ighil Gehia et Amara (commune de M’chedallah), Azrou l’djemaa (commune d’Ahnif), Adhrar Seggane et Rodha (commune d’Ath Mansour), la rive nord d’Assif Sahel (commune de Chorfa) et Aïn Zebda (commune d’Aghbalou).
A noter que sur la RN15, reliant Aghbalou à Aïn El Hammam, des points de vente illégaux d’alcool pullulent. Il y a lieu de signaler que l’introduction spectaculaire des motos sur le marché algérien, durant ces deux dernières années, facilite l’accès à ces endroits reculés et discrets qui font office de lieux de fumerie et de beuverie, notamment en soirée. Ils sont jonchés des restes de cigarettes roulées à la main et de petits foyers de feu, qui sont des signes caractéristiques de la consommation de drogue, en parallèle à des amoncellements d’emballages de boissons alcoolisées.
Au niveau de ces lieux, il suffit de faire une tournée nocturne pour rencontrer des jeunes déambulant comme des âmes en peine sous l’effet des psychotropes ou entendre les hurlements de ceux qui sont en manque et n’ont plus les moyens de s’offrir leur dose quotidienne. Les agressions, vols et suicides, qui sont pour la plupart directement liés à la drogue, ont redoublé. Ce ne sont pas les rares arrestations des petits dealers qui arriveront à juguler ces fléaux, qui inquiètent au plus haut point les pères de famille.
Les langues commencent de ce fait à se délier, au niveau des places publiques et des réseaux sociaux, pour tirer la sonnette d’alarme et interpeller les nombreux organismes étatiques directement concernés pour intervenir afin de parer à cette situation avant qu’il ne soit trop tard. Mais cela ne disculpe en rien la société, qui hésite à s’impliquer tant par la dénonciation que par des campagnes de sensibilisation.
O Soualah