Revoilà les vendeurs à la sauvette

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Profitant de l’absence sur le terrain des organes de contrôle, les vendeurs à la sauvette sont de retour, ces jours-ci, notamment au niveau du centre-ville d’Akbou.

Véritable «plaie ouverte» enlaidissant une méga-cité en perte de ses repères, le commerce informel envahit à nouveau la ville du Piton après plusieurs opérations coups de poing, menées tambour battant par la collectivité locale.

Une dizaine de baraques ont, en effet, occupé les trottoirs, causant par conséquent un frein pour la circulation automobile, mais aussi des difficultés pour le passage des piétons. Certains citoyens justifient cette remontée soudaine de ce commerce informel aux «dernières escarmouches» qu’avait connues Akbou le 22 février dernier. Alors que des marches pacifiques ont eu lieu dans plusieurs régions du pays, des émeutes ont, faut-il le rappeler, éclaté entre jeunes et agents de maintien de l’ordre au niveau du commissariat d’Akbou.

Et depuis, les commerçants ambulants ont accaparé des trottoirs et d’autres espaces publics pour y vendre différents articles au grand mécontentement de la population. Contacté par nos soins, le maire d’Akbou, Mouloud Salhi, évoque «la particularité» et «la sensibilité» de la situation pour faire usage de la force publique. «Nous avons alerté les services de la sécurité pour intervenir et mettre fin à ce désordre, néanmoins le climat politique actuel fait en sorte que les agents de la sécurité ne peuvent intervenir», expliquera-t-il.

Une opération «ville propre» a été, signalons-le, lancée ces derniers mois par les services de la municipalité en étroite collaboration avec la sûreté de daïra pour éradiquer toute forme de commerce informel qui fleurit sans cesse dans la ville de Piton. L’opération consiste aussi en la récupération de déférents espaces publics illégalement exploités. Il y est aussi question de la démolition de certaines constructions non conformes à la loi.

À titre d’exemple, à peine un mois de leur expulsion, des vendeurs à la sauvette refassent surface notamment au niveau du chef-lieu de la commune. Le constat est, d’ailleurs, accointant. Les deux trottoirs allongés sur les deux côtés qui juxtaposent le marché communal sont à nouveau squattés par de nombreux commerçants vendant notamment des fruits et légumes sur des étals de fortune.

La situation est carrément cauchemardesque au centre-ville et les rues avoisinantes se sont transformées en véritables bazars à ciel ouvert. Pour remédier définitivement à cet épineux problème, la municipalité est sur l’optique, apprend-on, de créer deux marchés de proximité. Ils seront installés, selon l’édile communal, au niveau de Sidi Ali Oucheddad, une agglomération «cosmopolite» construite sur les hauteurs d’Akbou et l’autre est prévu, ajoute-t-on, au niveau de Guendouza, un autre quartier populeux de la ville d’Akbou.

«Cette initiative aura pour vision non seulement d’absorber le chômage mais aussi de régulariser toutes ces activités commerciales désordonnées qui deviennent de plus en plus un casse-tête pour notre municipalité», estimera M. Salhi. La réalisation de ces deux marchés permettra aussi de multiplier le nombre de marchés hebdomadaires. «Outre les trois jours du tenu de marché, soit vendredi, dimanche et lundi, les habitants d’Akbou pourront aussi faire leurs emplettes, les mardi et mercredi, juste après la mise en service de ces deux marchés. On aura, par conséquent, cinq jours de marché par semaine», conclura-t-il.

Menad Chalal

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