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Sans salaires depuis 16 mois

Les travaux de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest Tizi Ouzou – Bouira risquent de subir un nouveau coup d’arrêt. Les transporteurs des travailleurs exerçant sur cet axe routier au sein du groupe ONE (Ozgun, Nurol, Engeoa) exigent d’être payés dans trois jours. «Ce matin, nous avons déposé un préavis se grève auprès des responsables du groupe à la base de vie de Draâ El-Mizan. Nous leur avons donné un délai de trois jours à compter d’hier. Dans le cas où ils ne répondraient pas favorablement à notre doléance, nous arrêterons notre activité.

C’est-à-dire, les travailleurs seront bloqués à la base et dans les différents chantiers de cette pénétrante», nous apprend un transporteur. Et un autre d’intervenir : «Nous ne demandons que notre dû. Imaginez que nous ne sommes pas encore payés depuis 2018. Cela fait maintenant seize mois. Il y a certains qui le sont depuis 2017. Comment allons-nous faire pour nourrir nos familles et régler toutes nos charges?».

Ces transporteurs, en nombre de trente-trois entre bus et fourgons, assurent quotidiennement le transport des travailleurs du groupe vers tous les chantiers de jour comme de nuit entre le PK0 et le PK 48. Les signataires de ce document rappellent qu’ils ont déjà vécu une situation similaire. «Au début, les clauses des contrats étaient respectées. On était payés chaque mois. Puis après, les retards ont commencé. La dernière fois, alors que nous allions entamer une grève, ils nous ont promis de nous régler les factures de six mois. Mais, au finish, ils n’ont versé que deux mois. Il a fallu encore menacer d’arrêter cette activité pour qu’ils nous donnent le reste.

On n’est pas en train de quémander ou de demander de l’aumône. Nous ne demandons que ce que nous leur devons, ni plus ni moins», souligne un autre transporteur. Ils étaient près d’une trentaine regroupés devant la base pour déposer cet avis de grève. En tout cas, ils sont non seulement décidés à arrêter le transport des travailleurs mais à recourir à d’autres actions. «Nous allons radicaliser nos actions s’ils ne nous écoutent pas. Et puis, nous n’avons plus besoin de promesses parce que nous savons qu’ils vont tenter de nous rassurer», s’élève une voix du collectif des transporteurs sans donner de précision.

Il est à rappeler qu’à cause du manque d’argent et des oppositions observées ici et là, ce projet patine encore alors que les délais de réalisation ont expiré à deux reprises. Il est utile aussi de rappeler que ce projet a été lancé en grande pompe en 2014 pour une durée réalisation de 48 mois, puis les délais sont prolongés jusqu’au mois de mars 2020. Il est annoncé, dernièrement, que ce projet est à 51% d’avancement. Mais au rythme où vont les choses, personne ne peut donner la date exacte de sa livraison à cause de ces innombrables perturbations devenues récurrentes ces derniers temps.

Amar Ouramdane

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