Séminaire sur les morsures de serpents

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Un dispositif interministériel de surveillance des morsures de serpents sera prochainement mis en place, a annoncé avant-hier lundi à Tizi Ouzou Dr Aliane Farida, chargée du programme scorpion au ministère de la Santé. Après constat de l’absence d’un tel dispositif, contrairement aux piqures de scorpion, reconnues comme problème de santé publique depuis le milieu des années 1980, « la réflexion est d’ores et déjà engagée au MSPRH pour la mise en place d’un dispositif similaire », a-t-elle précisé, lors d’une journée thématique sur « l’envenimement des amphibiens, scorpion et reptiles », organisée par le CHU Nedir Mohamed.

Ce dispositif préventif réunira les ministères de l’Intérieur et des collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, de l’Agriculture et du Développement rural, de l’Habitat de l’Urbanisme et de la Ville, de l’environnement et des Energies renouvelables et celui de la Santé. Le Dr Aliane a souligné que « la lutte contre l’envenimement amphibien est liée à la lutte pour l’environnement ».

La présence des serpents à un endroit, a-t-elle expliqué, est « toujours favorisée par un environnement dégradée de par l’état des routes et de l’éclairage, l’habitat précaire, la présence de déchets ménagers et des déchets inertes », a-t-elle ajouté. S’agissant du phénomène d’apparition de serpents au mois de décembre dernier enregistré dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le Dr Aliane a considéré que c’est dû au « facteur climatique ». « Le dérèglement climatique impacte inévitablement l’écosystème et aussi la vie des reptiles » d’où, a-t-elle soutenu, « l’urgence de la prévention environnementale ».

Le Dr Aliane a relevé, lors de son intervention, que le programme de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise l’approche « One health » (santé unique), comprenant la santé animale, végétale et humaine, qui est indissociable, et qui consiste en la protection des trois maillons. Considérées comme maladie tropicale négligée (MTN), les morsures de serpent ne sont pas reconnues comme un problème de santé publique en Algérie où il a été enregistré, lors d’un inventaire réalisé en 2018 auprès des directions locales de santé (DSP) au niveau national, « 700 morsures et un seul décès », a indiqué la même responsable. Cependant, cela n’empêche pas, a-t-elle renchéri, qu’il faille prévenir, alerter, sensibiliser et mettre en place des programmes de formation pour les praticiens du secteur de la santé et informer le citoyen sur le phénomène.

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