Le personnel médical du service des urgences médico-chirurgicales de l’Unité hospitalo-universitaire Khellil Amrane exerce sous une forte pression. Celle-ci est due, d’une part, au nombre élevé et croissant des patients et, d’autre part, à l’étroitesse de ses structures d’accueil. Et pour soulager un tant soit peu ce service, la direction du CHU de Béjaïa a décidé de prendre en charge dorénavant, aux urgences, que les patients présentant réellement un problème de santé urgent, en tenant compte du degré de gravité.
C’est ce qu’elle a annoncé dans un document datant du début du mois d’octobre. «Il est porté à la connaissance des citoyens qui se présentent au service des urgences médico-chirurgicales pour se faire examiner que les services de l’hôpital ne reçoivent que les cas urgents, ce qui signifie qu’un retard dans la prise en charge peut entraîner des complications graves. (…) Les urgences sont classées selon le degré de leur gravité. Donc, aux urgences, il n’y a pas de tri par ordre d’arrivée mais par degré de gravité. L’appréciation de la gravité des cas reviendra à l’équipe des personnels médical et paramédical», a expliqué la direction du CHU dans son document. Ainsi, les patients présentant des problèmes de santé jugés moins graves sont invités à se rapprocher des deux polycliniques sises, respectivement, Sidi Ahmed et Iheddaden.
«(…) Le rhume, le mal de gorge, la toux, les maux de tête et la diarrhée sont considérés comme des cas de consultations qui peuvent se faire au niveau des polycliniques ouvertes 24h/24h et 7j/7j et couvertes par une équipe multiservices composée de personnels médical, paramédical et technique qualifiés», a-t-on souligné. Pour rappel, au début de l’année, le service du contentieux du Centre hospitalo-universitaire de Béjaïa, tout en dénonçant les agressions dont est victime le personnel médical, avait attiré l’attention des responsables locaux du secteur de la santé sur «le nombre important de malades qui prennent d’assaut les services des urgences, alors que les structures d’accueil sont très exigües et incapables de contenir tout ce monde».
Du coup, les personnels médical et paramédical, déplore-t-on, sont confrontés «aux comportements violents et agressifs de certains usagers». A noter que le service du contentieux du CHU de Béjaïa avait enregistré, au début de l’année, deux importantes agressions, dont l’une avait été perpétrée contre d’une infirmière, exerçant au niveau de l’unité hospitalo-universitaire de Targa Ouzemmour. L’auteur de cette agression physique est un citoyen venu faire sortir son nouveau-né de la nurserie. L’autre agression a touché un médecin urgentiste, travaillant au niveau des urgences médico-chirurgicales de l’Unité hospitalo-universitaire Khellil Amrane, qui avait été menacé de mort par un citoyen avec une arme blanche.
Salma Bedja

