Sit-in des villageois devant la wilaya

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Des dizaines de citoyens des villages Hellil et Tifaou, relevant de la commune d’Aït Yahia Moussa, au Sud de Tizi-Ouzou, ont procédé, dans la matinée d’hier, au blocage du portail principal donnant accès au siège de la wilaya. Une large banderole sur laquelle était écrit «Non au blocage» a été déployée le long du portail, en plus d’autres sur lesquelles on pouvait lire «Non au mépris» et «Non à l’isolement de nos villages». Sur place, des dizaines de citoyens se sont regroupés pour soulever des doléances inhérentes à leurs deux localités. «Nos revendications sont multiples car nous n’avons presque rien.

Nous demandons, en premier lieu, le revêtement de la route, longue de 6,2 km, qui dessert nos villages. Un chemin long impraticable et qui constitue un de nos cauchemars. Au départ, on nous avait dit qu’il fallait attendre le passage du réseau de gaz. Chose faite. Le chemin a été inscrit pour être revêtu, mais rien n’est fait à ce jour. Les autorités se contentent uniquement de disperser de la 0/40, mais à chaque intempérie, la route devient chaotique et son état s’aggrave. Nous demandons aussi une alimentation en eau potable régulière car, présentement, nous ne recevons de l’eau qu’une fois par semaine. Il est vrai que nous ne disposons pas de compteurs, mais nous n’avons jamais refusé leur installation.

Ce n’est donc pas de notre faute. Nous aussi on aimerait bien avoir de l’eau courante en H24 et payer nos factures comme tout le monde, au lieu d’acheter cette denrée à 2 000 DA la citerne», explique Aouane Ahmed, un des villageois. Un autre citoyen, dénommé Mahmoudi Ali, enchaînera : «Nous avons aussi un autre problème de taille, c’est celui de l’assainissement. Nos eaux usées coulent à ciel ouvert, nos fosses septiques débordent à chaque fois… Nous sommes confrontés à un sérieux problème de santé publique.

D’ailleurs, deux de nos enfants sont morts à cause de maladies à transmission hydrique. L’assainissement est une urgence. Outre cela, on demande, depuis l’année 2009, l’extension du réseau de l’électricité pour y raccorder plus de 50 habitations qui ne jouissent pas encore de cette énergie». A en croire les protestataires, la liste des insuffisances ne s’arrête pas là : «Les travaux de gaz naturel perdurent depuis des années pour certaines localités. Une des entreprises retenues a déserté le chantier depuis plus de 6 mois et n’a plus donné signe de vie. Nous demandons au wali d’intervenir pour la reprise des travaux et permettre, enfin, l’amenée de gaz pour nos foyers, avant l’arrivée des grands froids.

Dans nos hameaux Tifaou et Hellil, nos jeunes n’ont ni stade, ni salle de sport et encore moins une maison des jeunes. Les responsables doivent regarder un peu dans notre direction», détaille Saïbi Ahmed, un autre protestataire. A signaler qu’une délégation été reçue par le wali pour tenter de trouver des réponses aux doléances soulevées par ces villageois, lesquels avaient déjà fait parler d’eux par des actions de protestation musclées.

H. T.

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