L’exotisme algérois

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l On ne cesse de parler ces dernières années que tous les chiens et chats errants ont disparu des rues d’Alger. Mais où seraient-ils donc passés ? La fourrière municipale aurait—elle sévi ? Peut-être. Des plaisantins poussent le mauvais goût à imputer ces disparitions aux restaurants chinois qui se sont multipliés ces dernières années dans la capitale et ses alentours. Evidemment, il ne faut pas en croire un traître mot. Et si les Asiatiques, chez eux, apprécient et commercialisent la viande de chien, vous ne la trouverez pas dans les menus proposés aux Algériens. Effectivement, la gastronomie des pays de Mao et de Hô chi Minh connaît à Alger une expansion aussi forte qu’inattendue. Plusieurs restaurants chinois ont ouvert leurs portes depuis des années et récemment, à El-Mouradia, Staouéli, Hydra et dans d’autres endroits aussi à travers la capitale.

Tout ceci a été effectué, dit-on, peu de temps avant que le gouvernorat du grand-Alger soit dissout. Ce serait d’ailleurs l’ex-gouverneur du Grand-Alger, Chérif Rahmani, qui aurait favorisé le développement de cette activité pour “animer la capitale”. La plupart de ces restaurants asiatiques sont établis dans des quartiers huppés et dans des bâtisses neuves de style architectural asiatique, décorée et meublées selon le design qui sied à un établissement de ce genre. Ces établissements spécialisés sont venus s’ajouter à ceux de l’hôtel El Djazairr à la Pagode, au Dragon d’or etc. Dans ces salles intimes et climatisées, les couleurs rouge vif, noir et or sont sur les luminaires et les murs.

La carte propose un éventail de mets communs à tous les restaurants chinois : soupes, rouleaux de printemps, nems, poisson cantonnais, canard cantonnais bœuf aux ananas, pousses de bambou… Le service est irréprochable. On y mange bien. Une musique de fond pour agrémenter le lieu est jouée par un organiste derrière son synthétiseur, mais la facture est salée : environ la moitié du salaire d’un smicard “local” soit 4200 DA pour deux personnes, sans dessert et avec une bouteille d’eau minérale. Et évidemment, les amateurs ne regardent pas à la dépense.

S. K. S

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