» L’enfant ne peut pas sortir indemne d’une violence sexuelle  »

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La Dépêche de Kabylie : comment définissez-vous les violences sexuelles sur l’enfant ?

Mme Lania Douaouda : La violence sexuelle c’est quand un adulte porte atteinte au corps ou aux organes d’un enfant, soit par un attouchement ou par un passage à l’acte dans l’intention d’avoir du plaisir sexuel. C’est un passage à l’acte, que ça soit un attouchement, ou un viol. Il y a le viol qui est la pénétration par la voie vaginale pour la fille et pour le garçon c’est la sodomisation. Ainsi, quand on dit violence sexuelle c’est toucher, tout en maltraitant cet enfant, d’autant que même toucher sans frapper, est une violence puisque l’enfant n’est pas en âge de comprendre, ni de pratiquer le sexe ni de savoir ce qu’on est en train de lui faire.

Dans quel état l’enfant, victime de violences sexuelles arrive chez vous :

Les patients que j’ai reçus ne viennent pas d’emblée chez le psychologue. Quand il y a acte de pénétration sexuelle, commis sur les enfants par menace ou surprise, il y a une blessure physique. Donc dès que la maman, le père, ou l’enseignant se rendent compte que leur enfant a subi une violence sexuelle, ils l’emmènent directement chez le médecin. Après, c’est la médecine légale. Et à partir de là, il y a dépôt de plainte. Avant d’arriver chez le psychologue les parents sont traumatisés, ils ne comprennent pas ce qui se passe. Quelquefois onse dirige directement vers la médecine légale et on dépose plainte contre X ou une personne connue quand l’enfant mentionne le nom. Des poursuites judiciaires avec dépôt de plainte s’ensuivront. En général, c’est le procureur qui envoie l’enfant chez le psychologue ou le psychiatre, avec des recommandations. Les parents, eux, sont pris dans un engrenage. Ils tardent à emmener l’enfant chez le psychologue et c’est la que l’enfant prend le temps de s’installer dans le traumatisme. Le psychlogue reçoit l’enfant dans un état lamentable mais aussi les parents. Cependant, il y a certains psychologues qui commettent l’erreur de faire ce travail d’observation et de prise en charge psychologique clinique. L’enfant doit être imprétivement observé par un psychologue et un psychiatre, outre une contre-expertise psychiatrique. Ainsi, il faut qu’il y ait trois avis différents. Quand l’enfant a subi un attouchement, il n’y a pas d’analyse d’ADN pour le démontrer et l’enfant vise telle personne qui l’a touché. Parfois certains enfants mentent, c’est pourquoi il faut être très vigilant et être associé à une autre observation.

Quelles en sont les conséquence sur l’enfant ?

D’une manière générale, ceux qui sont soignés et pris en charge à temps par la famille, sur le plan effectif, et ont eu une réparation juridique, peuvent se reconstruire au fil des années mais la blessure reste. on n’oublie jamais ce genre de traumatisme car il y a quelque chose qui s’est brisée.

K.I.

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