«Nous n’avons pas les moyens de notre politique»

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Le président du CSA, Merzouk Abdenour estime que son équipe est marginalisée par les autorités malgré le bon travail effectué écoutons-le.

La Dépêche de Kabylie : Qu’elle est la situation actuelle qui prévaut au sein du MCB ?

Merzouk Abdenour : En toute franchise, la situation frôle la catastrophe, financièrement parlant. Depuis le début de saison, nous n’avons reçu que les 170 millions de centimes octroyés par l’APC de Bouira, que nous avons d’ailleurs déjà dépensés en frais d’engagement, en remboursement d’une dette, en frais d’assurance pour l’ensemble des athlètes des différentes catégories et sections, en équipements et matériel, en frais d’abonnement de la piscine pour la section natation, pour les déplacements hebdomadaires (restauration et transport), en paiement du service d’ordre pour chaque rencontre à domicile…etc.

Que reste-t-il au club alors ?

Rien, absolument aucun sou dans les caisses du club, on gère à découvert, des crédits de part et d’autres. Nous avons perçu 27 millions à la mi décembre dernier que nous avons immédiatement répartis.

Pas de sponsors ?

Nous avons fait du porte à porte et sollicité plusieurs entreprises pour un éventuel contrat de sponsoring, une seule entreprise a accepté. Les gens doivent savoir que le MCB n’est la propriété de personne, ni celle de Merzouk Abdenour ni d’un autre, le club appartient à toute la ville de Bouira. Ce sont les enfants de Bouira qui y jouent, il faut aider ce club, aider à développer le sport dans la wilaya. Les compétences existent, la pâte aussi, mais que peut-on faire devant le manque de moyens, c’est impossible de rivaliser avec les clubs qui bénéficient d’aides pour se développer et accèder au palier supérieur.

Et les autorités dans tout ça ?

Comme je vous l’ai dit, nous avons sollicité tout le monde, les gens sont au courant de notre situation. Si on ne se manifeste pas maintenant, au moment où l’équipe a besoin d’aide, ce sera pour quant? Notre travail basé sur la formation est connu de tous. Il y deux années, nos minimes ont dignement représenté Bouira et l’Algérie dans un tournoi international qu’ils ont remporté d’ailleurs devant de grandes équipes Européennes.

Revenons à l’équipe qui a commencé la saison en catastrophe et commence à sortir la tête de l’eau, notamment depuis le retour de Tellal… Il sera difficile de parler d’accession avec l’option prise par Azeffoun qui a pris le large…

Effectivement, depuis l’arrivée de Tellal Ali à la barre technique, l’équipe a retrouvé une certaine stabilité un nouveau souffle qui a permis à l’équipe de cumuler des résultats positifs, même si cela est survenu tardivement. On dispose d’une excellente jeune équipe qui peut aller très loin, mais elle est freinée par le manque de moyens financiers. Comment rivaliser avec des équipes mieux soutenues? Nos résultats reflètent nos moyens financiers. Pour cette saison, assurer le maintien serait déjà une bonne chose. On va préparer la prochaine saison, mais il faudrait d’abord commencer par régler certains problèmes qui bloquent.

Comment expliquez-vous la défection du public ? Vous jouez devant des gradins pratiquement vides.

C’est regrettable de le dire, on joue toutes nos rencontres à huit clos. L’absence du public est relative aux résultats et au classement de l’équipe. Le club a plus que besoin du soutien de son public dont la présence peut jouer un rôle catalyseur et motivant.

Revenons aux petites catégories, le MCB est une véritable réserve de jeunes talents, mais ces derniers après avoir été formés, finissent souvent par partir, comme pour le cas de Saidoun, ex USM Alger, qui est aujourd’hui à l’ASO Chlef ?

Il n y a pas que Saidoun, il y en a beaucoup d’autres. Cette année, au moins cinq jeunes joueurs ont quitté le MCB pour rejoindre d’autres équipes, à l’instar de l’ES Sétif. Le problème ne se pose pas de ce coté là cela nous fait plaisir de voir un joueur qui a été formé chez nous atterrir dans un grand club. Mais le MCB, qui investit dans la formation, doit bénéficier des fruits de son travail. La moindre des choses, que ce soit du coté des parents ou des équipes qui recrutent, est de se rapprocher du club formateur.

Entretien réalisé par Rayane B.

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