“J’ai acheté des équipements avec une partie et le reste je l’ai remis à Ouaked”

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“J’ai même un reçu de Hannachi”

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, on vous souhaite la bienvenue. Ce n’est pas tous les jours que notre bureau a le privilège de recevoir une icône footballistique de votre trempe.

Rachid Barris : Je vous remercie. C’est en effet la première fois que je me déplace au niveau d’une rédaction.

Peut-on connaître l’objet de votre visite ?

En toute sincérité je suis venu apporter quelques précisions sur l’affaire liée au transfert de Moussa Saïb à l’AJ Auxerre, en 1992, alors que j’étais le président de la JSK. On a trop parlé ces derniers temps, sur l’argent de ce transfert. Je tiens, à ce propos, à apporter des précisions et avec des documents à l’appui. J’ai effectivement encaissé à l’époque, un chèque de 200 000 Francs français, l’équivalent de 200 millions de centimes. La moitié a été dépensée pour l’achat de l’équipement avec lequel nous avions joué la finale de la coupe d’Algérie face à l’ASO Chlef, que j’ai moi-même acheté à Marseille. La somme restante, je l’ai remise, quelque temps après, à M. Ouaked Mustapha, envoyé à Marseille par Mohand Chérif Hannachi qui venait alors de me succéder en tant que président de la JSK. Et j’ai toujours sur moi la fameuse lettre de décharge signée et approuvée par Hannachi. Alors, je ne veux plus qu’on me cite dans cette affaire dans la presse. Je tiens, d’ailleurs, à apporter une autre précision.

Allez-y…

Il y a un certain Yousfi, que je ne connais même pas, qui vient de déclarer publiquement, et je cite : «Baris faisait partie de la direction de Hannachi par le passé». Je veux que tout le monde sache que je n’ai jamais travaillé en tant que dirigeant avec Hannachi.

La JSK, votre club de toujours, est dans la tourmente. Quel en est votre sentiment ?

Ça me fait très mal au cœur de voir la JSK dans cette situation. Ce club est ma deuxième famille. J’y ai passé plus de 14 dans en tant que joueur et une année en tant que président. Vous comprendrez facilement les liens très forts qui m’unissent à ce club.

Pourquoi l’avoir quitté alors, après seulement une année en tant que président ?

Il y avait beaucoup de problèmes à l’époque. En plus de l’aspect financier, il y avait énormément de tiraillements. On a sauvé la JSK de la relégation, même si on avait remporté lors de la même saison, la Coupe d’Algérie. Je pense qu’à l’époque, je ne pouvais pas continuer à mener ma mission convenablement. C’est du reste pour cette raison que j’ai décidé de jeter l’éponge. Il faut souligner, par ailleurs, que les supporters m’avaient toujours apporté leur soutien.

La JSK connait actuellement une vague de contestation demandant le départ de Hannachi. Un commentaire ?

Avant de vous répondre, je tiens à dire que le président Hannachi a beaucoup travaillé pour la JSK. C’est une personne qui aime énormément ce club. Maintenant, que les supporters demandent son départ, je pense qu’il y a lieu de se pencher sur leur doléance.

Selon vous, qu’est-ce qui fait que la JSK en soit arrivée là ?

Comme je l’ai dit, Hannachi a beaucoup donné à la JSK et personne ne peut le nier. Mais il a été victime de son entourage. Hannachi a délaissé les anciens joueurs en faisant cavalier seul. Cela a engendré à la longue, un fossé intergénérationnel entre lui et les supporters. Et quand je vois, aujourd’hui, la JSK évoluer devant des tribunes vides, je n’en crois pas mes yeux. La JSK, qui était un porte-drapeau pour toute une région est en passe de devenir un club ordinaire, vidé de sa dimension identitaire. D’ailleurs, je pense qu’il y a lieu de changer de sigle aujourd’hui.

Que préconisez-vous pour une éventuelle sortie de crise ?

Il faut qu’il y ait une union sacrée autour du club. L’actuel président Hannachi devrait faire appel à toutes les compétences capables d’apporter un plus à cette formation. Je pense que Hannachi doit savoir qu’il y a des moments où la collégialité doit primer.

Et si Hannachi vous sollicite, êtes-vous prêt à rejoindre sa direction ?

Malheureusement non, car j’ai pris du recul par rapport à ce qui est relatif au football. Je suis à la tête d’une petite entreprise et je me sens beaucoup mieux, car, il faut le dire, le milieu footballistique est pourri !

Entretien réalisé par Amine Kaci

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