«L’accession est jouable si…»

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Rencontré en marge de la rencontre USOA – MCM comptant pour la 10e journée du championnat de la DNA, samedi dernier, au stade Larbi Touati d’Amizour, le président de l’USOA, Omar Oumbiche, a bien voulu répondre à nos questions.

La Dépêche de Kabylie : Votre victoire face au MC Mekhadema est précieuse mais elle fut difficile à réaliser…

Omar Oumbiche : Pour être franc, oui. Nous avons souffert pour gagner, devant une bonne équipe de Mekhadema qui nous a fermé toutes les issues. On a eu du mal à rentrer dans le match. D’ailleurs on a été menés au score sur une erreur défensive. Mais on s’est ressaisis en seconde période et on a dominé de bout en bout notre adversaire. Comme vous l’avez vu vous-même le ballon n’a pas dépassé la ligne médiane. Mes joueurs y ont cru jusqu’au bout et ont été récompensés par une seconde réalisation et je les félicite.

Un mot sur le parcours de votre équipe ?

Si jusqu’à présent tout semble aller bien, notamment au niveau technique, avec à la clé une deuxième place à un point du leader, cela risque de ne pas durer à cause du manque de moyens financiers dont le club souffre comme chaque saison. Cet état de fait n’est pas pour aider une équipe qui veut retrouver le palier supérieur et éviter que se reproduise le scénario de l’année dernière. Jusqu’ici, notre bilan est positif. Nous avons une équipe qui fera parler d’elle dans un proche avenir. Un groupe solide, pétri de qualités. Si on est là c’est grâce à la volonté de nos joueurs qui n’ont pas lésiné sur l’effort depuis l’entame de cet exercice, malgré le manque de moyens financiers. Malheureusement, cette belle série de bons résultats ne semble pas faire sortir de sa torpeur le principal pourvoyeur de fonds.

Pourriez-vous nous expliquer ?

En dépit de la crise financière qui secoue le club, les résultats enregistrés et la position qu’on occupe sont à considérer comme un exploit. On a été confrontés à un problème de finances qui entrave la bonne marche du club. On a frappé à toutes les portes, mais en vain. Notre situation financière est des plus catastrophiques. On doit payer et motiver nos joueurs, mais aussi payer nos créanciers (les frais d’engagement, les assurances, les équipements, restauration, hébergement et transport)… Mais comment ? On est arrivés à l’étouffement et cette situation risque de nous bloquer pour la suite du parcours, si les pouvoirs publics ne nous viennent pas en aide.

Cette situation risque aussi de démobiliser les joueurs…

Effectivement, on risque de voir tout le travail qu’on a réalisé jusque là partir en fumée. A l’heure actuelle, nous n’avons bénéficié d’aucune subvention. Rien que les déplacements vers le sud vont nous coûter les yeux de la tête. Permettez-moi donc de profiter de vos colonnes pour lancer un SOS en direction des autorités locales d’Amizour et celles de wilaya, pour nous octroyer une subvention conséquente pour subvenir aux besoins du club. On attend impatiemment ces subventions pour épurer nos dettes, payer les joueurs et le staff technique, mais aussi motiver nos joueurs, et préparer nos prochaines sorties sereinement. Pour cela, je souhaite que les autorités entendent notre signal de détresse. On attend aussi un geste de la part des industriels de la ville d’Amizour et de la wilaya afin de nous venir en aide. Je dois reconnaître avec regret que notre club est délaissé par rapport aux autres clubs de ce groupe de la DNA, dont certains dépassent les 8 milliards de centimes de subventions. Alors que celles que nous recevons chaque saison sont dérisoires au regard des énormes charges inhérentes au fonctionnement d’un club qui évolue en division nationale amateur.

Pensez-vous que vous êtes en mesure de réaliser cet objectif ?

Bien sûr, c’est juste une question de moyens financiers. Il est en effet difficile de parler d’objectif tant que le club ne dispose pas d’argent. On a un bon staff technique et un bon groupe capable de jouer les premiers rôles, mais il faut que les moyens financiers suivent pour motiver les joueurs à se surpasser. Avec un peu plus de moyens financiers, l’USOA pourrait largement prétendre à l’accession. Je ne comprends pas le raisonnement des pouvoirs publics sur le fait que des formations avec le statut de clubs professionnels reçoivent des apports financiers conséquents de la part du Trésor public et effectuent aussi leurs stages à l’étranger toujours au frais de la princesse. Alors que nous qui sommes un club amateur et formateur, non seulement, ils nous augmentent le nombre de catégories mais en plus, ils nous rétrécissent notre subvention. Le ministre de la Jeunesse et des Sports n’avait-il pas annoncé que seuls les clubs formateurs bénéficieront de l’aide de l’Etat ? Mais ce qui se passe, c’est autre chose. On enrichit les plus aisés comme pour pousser les moins nantis à disparaître de la scène. On est en train de se plier en quatre pour répondre aux besoins du club et qu’on ne ménagera aucun effort pour la bonne marche et la réussite du club.

Un dernier mot ?

Je demande aux responsables du sport d’accorder plus d’importance aux équipes évoluant dans les paliers inférieurs qui sont de vraies écoles de formation. Par ailleurs, je souhaite que le fair-play règne dans nos stades. L’heure est venue pour voir s’installer une discipline exemplaire de tous les acteurs sur les terrains de jeu, mais aussi chez les supporters, car le football doit rester avant tout un spectacle. Je voudrais enfin demander à nos fans d’accompagner leur équipe en toutes les circonstances afin de l’amener à réussir de bons résultats. Enfin, je remercie votre journal de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer.

Entretien réalisé par Samy H.

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