«ça me fait mal au coeur de voir une telle JSK»

Partager

Abderrazak Djahnit, ancien grand attaquant de la JSK, revient dans cet entretien, exclusif, sur plusieurs sujets ayant trait à l’actualité footballistique en Algérie, notamment concernant la JSK, mais aussi l’équipe nationale.

La Dépêche de Kabylie : Que devient Abderrazak Djahnit ?

Abderrazak Djahnit : Je suis toujours dans le milieu du football. Je suis en train d’enchaîner mes diplômes d’entraîneur. Actuellement, je me prépare pour passer la licence CAF (B). J’ai également créé une association sportive spécialisée en football, dont je suis le président. L’association a pour nom ACFKA (Association des cadets footballeurs Kheraicia Algérie).

Vous avez porté le maillot de la JSK par le passé. Quels sont les bons et les mauvais souvenirs que vous gardez de votre passage dans ce club ?

Je n’oublierai jamais tous les titres qu’on a gagnés à l’échelle nationale et continentale, surtout le but contre le MC Oran : une retournée acrobatique qui nous a donné de l’avantage pour être champion d’Algérie 89/90, sans oublier celui marqué au Kenya avec la JSK en ¼ de finale en ligue des champions. Quant aux plus mauvais souvenirs, je préfère les oublier et ne parler que de belles choses, car la JSK ne mérite que de belles choses. Je tiens à souligner que porter le maillot jaune et vert était un grand honneur pour moi.

Après votre passage à la JSK, vous avez eu plusieurs expériences…

J’ai été formé à l’IRBM Madania UPCS, au NAWI Tidjara, puis à Romainville en division honneur France, avant de jouer au SKAF Khmiss Méliana. Par la suite, j’ai passé quatre saisons à la JSK. J’ai eu des expériences après mon départ de la JS Kabylie, en évoluant à l’étoile du Sahel (Tunisie), à Dukla de Prague (République Tchèque), au KRC Harrelbeke (Belgique) et l’US Tebessa. Je ne garde que de bons souvenirs de mes passages dans ces clubs. J’ai arrêté de jouer au football durant la saison 99-2000.

Par la suite vous avez eu une expérience d’entraîneur au Canada, n’est ce pas ?

Tout à fait, j’ai eu une petite expérience au Canada avec deux clubs différents, avec les jeunes catégories (U8 aux U21). J’ai passé deux années, de 2012 à 2014, avec Saint-Bruno et CS Boucherville. C’était une expérience enrichissante.

Quelle est la différence entre la JSK que vous avez laissée et celle d’aujourd’hui ?

La JSK demeure un grand club du continent africain, mais sincèrement, elle a perdu beaucoup de ses valeurs qui la caractérisaient et la distinguaient des autres clubs. J’espère qu’elle redeviendra ce grand club qui terrassait tout sur son passage, en renouant avec les consécrations sur le double plan national et continental.

Que ressentez-vous quand vous voyez le club dans sa situation actuelle ?

Ça me fait mal au cœur de voir mon club de toujours dans une telle situation. Mon cœur veut faire beaucoup de choses à ce géant blessé, mais mes mains tremblent. Néanmoins, j’ai un grand espoir quant au grand retour de la JSK à l’échelle nationale et internationale. J’en suis même certain, car les grands clubs ne meurent jamais.

On vous prête une adhésion à l’Amicale. Vous êtes plutôt pro Fergani ou avec l’aile de Bouiche qui n’est pas forcément en phase avec le premier ?

Vous voulez la vérité ? Je ne crois pas trop en ces Amicales, car elles ne sont pas fondées sur de bonnes bases.

Parlons maintenant de l’équipe nationale. Quelles sont ses chances de qualification au prochain mondial 2018 qui aura lieu en Russie ?

Il faut jouer toutes ses chances à fond jusqu’à la dernière seconde, car il n’y a pas de logique en football, et tout peut basculer d’un côté comme de l’autre. Je suis confiant et je garde espoir de voir les Verts réussir la qualification pour la troisième fois de suite au mondial. Certes, la mission s’annonce difficile, mais pas impossible. Il reste douze points en jeu et on a de grands joueurs capables de relever ce défi. Il faut les soutenir et leur faire confiance. Ils peuvent refaire surface lors des quatre derniers matchs des éliminatoires, face à la Zambie en aller retour, au Cameroun et au Nigéria.

Et qu’en est-il de ses chances lors de la prochaine CAN au Gabon?

Sincèrement, cette équipe nationale renferme de grands joueurs. Ils ont une chance de remporter le sacre africain. Il faut seulement croire en leurs capacités et leur enlever de la tête qu’ils sont les favoris. Il faut qu’ils aillent chercher le titre africain au Gabon, avec leurs tripes. Pour remporter le sacre continental, il faut être des compétiteurs qui ne lâchent rien.

Un message à transmettre aux supporters de la JSK en particulier et au public algérien en général ?

D’abord, je condamne les actes de violence dans nos stades qui sont étrangers à notre culture algérienne. Et pour nos fidèles supporteurs de la JSK, je leur dis : il faut revenir à vos bonnes habitudes qui ont fait de la JSK, un géant du continent africain.

Entretien réalisé par Aomar Moussi

Partager