Comment survivre au temps mort ?

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Par Hassan Moali

C’est la question centrale que doivent se poser les sélections arabes engagées dans cette Coupe du Monde et leurs inconditionnels. That’s the question, surtout pour nos amis tunisiens qui furent si près d’arracher un précieux point au Three Lion’s de Gareth Southgate. Les poulains de Nabil Maloul auront stoïquement résisté aux incessants assauts des Anglais. Sans complexe. Mais, assurément, ils les ont trop respectés. Il faut croire que ce complexe d’infériorité de nos sélections à l’égard des grosses écuries d’Europe et d’ailleurs a encore de beaux (de mauvais plutôt) jours devant lui. Egyptiens, Marocains et Tunisiens ont chuté à la queue leu leu dans les arrêts de jeu. Un scénario terrible surtout pour le Maroc qui a dominé des pieds et des mains l’Iran avant que son défenseur ne se charge de mettre le ballon dans ses propres filets… Le blocage est clairement dans la tête des joueurs et leurs staffs. Ils ont du mal à croire qu’ils sont capables de battre une sélection étoilée. Sur ce registre, et tout chauvinisme mis à part, les Algériens sont nettement plus outillés psychologiquement que leurs voisins. La Grinta et l’envie de réussir quelque chose de magique est une marque déposée chez nous. C’est dans notre ADN que de tutoyer les plus forts même si les forces en présence sont nettement déséquilibrées.Il ne suffit pas d’effectuer sa préparation sur les hauteurs suisses pour pouvoir affronter les montagnes russes. C’est un contexte très différent. Les Tunisiens ont déjoué au lieu de jouer. Ils ont pourtant nettement plus d’expérience que les Anglais emmenés par leur jeune capitaine Harry Kane tout juste 25 printemps. Ils ont cru tenir le match nul et n’ont pas cherché à voler une victoire tout à fait possible en pareille circonstance. Puis, vint comme un éclair, Harry, étrangement oublié devant la cage du portier tunisien, pour sauver la couronne britannique. Prince Harry «save the Queen» pouvaient alors exulter les supporteurs des Three Lion’s qui n’en croyaient pas leurs yeux après cette offrande de dernière minute. On ne le dira jamais assez, les matchs de coupe se gagnent et ne se jouent pas. Les Lions de l’Atlas étaient tombés dans ce piège mortel face aux Iraniens qu’ils ont bouffés tout au long de la partie. Avant eux, les Egyptiens avaient fait jeu égal ou presque avec l’Uruguay mais finirent par laisser le défenseur José María Giménez planter la banderille fatale dans le dos des Pharaons KO debout. Comment survivre au temps mort ? Les sélections d’Afrique du Nord ne semblent pas avoir trouvé la potion magique. Les trois représentants ont perdu leurs matchs dans ces moments clés. C’est dommage pour eux, parce que, hélas, ils ont largement compromis leurs chances de qualification au deuxième tour, surtout pour le Maroc qui devra croiser le fer avec l’Espagne et le Portugal qui cherchent eux aussi leur première victoire. Les chances des Tunisiens sont plus minces encore face aux Belges d’Eden Hazard qui ont montré leurs crocs. Avec Mohamed Salah, les Egyptiens, eux, peuvent le faire contre les Russes. Mais pour y parvenir, ils devront laisser aux vestiaires l’idée qu’ils affrontent le pays organisateur. C’est leur ultime chance de sauver un Mondial mal engagé. Bonne chance.

H. M.

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