La succession du CSC est ouverte

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Seize clubs de la Ligue 1 Mobilis seront sur la grille de départ de la saison 2018-2019, dont le coup d'envoi sera donné demain vendredi avec le match opposant le champion sortant, le CS Constantine au NA Husseïn Dey.

Comme avant chaque exercice, les favoris en puissance pour le triomphe sont les mêmes, soit les clubs qui, sur papier, présentent des arguments valables, aussi bien sur le plan de l`effectif que des moyens financiers et matériels dont ils disposent. Le CSC, qui a créé la surprise la saison dernière en bousculant la hiérarchie pour remporter son premier titre depuis 1997, aura à cœur de confirmer sa renaissance, même si les Constantinois seront certainement attendus au tournant. La direction du club de Cirta a logiquement reconduit l’entraîneur Abdelkader Amrani, l’un des artisans du titre, afin de préserver la stabilité, gage de toute réussite. L’ES Sétif, auteur d’une saison 2017-2018 chaotique avec une 8e place au classement final, abordera cette nouvelle édition dans la peau d’un favori par excellence. Les excellentes dispositions affichées par les joueurs de l’entraîneur marocain Rachid Taoussi, depuis la 3e journée de la phase de poules de la Ligue des champions d’Afrique et la Coupe arabe des clubs, peuvent leur permettre d’aspirer à réaliser une saison pleine, notamment avec l’arrivée d’une pléiade de joueurs connus au bataillon, à l’image de Bouguelmouna (ex-USMBA), Lakroum (ex-CRB) ou encore Ferhani (ex-JSK). D`autres clubs sont pressentis également pour disputer le leadership, comme le MC Alger qui a terminé la saison dernière à la 5e place. Le « Doyen », à l’instar du CSC, a également conservé son coach français Bernard Casoni, en plus de l’arrivée de pas moins de huit nouveaux joueurs. L’USM Alger n’est pas en reste, puisqu’elle aspire sous la houlette du coach français Thierry Froger, à revenir au-devant de la scène et faire oublier à ses fans la 6e place occupée la saison dernière. La JS Saoura et le NAHD, véritables révélations la saison dernière avec respectivement une position de dauphin et une 3e place, entameront la nouvelle saison avec la ferme intention de rééditer leur exploit, eux qui font partie des rares clubs ayant conservé leur coach. Nabil Neghiz (JSS) et Dziri Billel (NAHD) pourraient toutefois avoir un peu de mal à maintenir la cadence pour rééditer les exploits de 2017-2018.

Les promus pour se faire une place au soleil

Les trois promus en élite, en l’occurrence le MO Béjaïa, l’AS Aïn M’lila et le CA Bordj Bou Arréridj, auront à cœur de se frayer un chemin parmi tout ce beau monde, même si leur apprentissage sera difficile, notamment pour l’ASAM qui retrouve le premier palier après 16 ans à végéter dans les divisions inférieures. Le MOB, qui a retrouvé la Ligue 1 une saison seulement après sa relégation, tentera d’éviter les erreurs du passé quand les « Crabes » sont redescendus en Ligue 2 au terme d’une saison 2016-2017 à mettre aux oubliettes. Le CABBA, qui a fait appel à l’ancien entraîneur du Paradou AC, l’Espagnol Josep-Maria Noguès, a mis le paquet dans l’opération de recrutement en engageant notamment le gardien de but international Faouzi Chaouchi (ex-MC Alger), alors que le stade du 20-Août-1955 de Bordj a bénéficié d’une grande opération de lifting, notamment au niveau des vestiaires. La JS Kabylie, qui a dû attendre l’avant-dernière journée pour arracher son maintien, a enregistré un véritable remue-ménage au sein de son effectif, sous la houlette du coach français Franck Dumas. Les « Canaris » ont choisi la ville allemande de Weiskirchen pour se refaire une santé en vue de cette nouvelle saison qui se présente sous le signe du renouveau pour la formation la plus titrée du pays. Le président du club, Chérif Mellal, a d’emblée annoncé la couleur en déclarant que la JSK jouera les premiers rôles. En revanche, rien ne va plus au CR Belouizdad, qui aborde le nouvel exercice sur fond de crise et avec un quatrième technicien (Si Tahar Chérif El-Ouazzani) engagé durant l’intersaison après Azzedine Aït-Djoudi, Lyamine Bougherara et Taoufik Rouabah, le premier ayant été licencié alors que les deux autres ont démissionné pour protester contre les conditions de travail au club. Les saisons se suivent et se ressemblent pour le Chabab, appelé à se remettre en question dès son premier match à domicile face à l’ASAM. En dépit de ces données, rien n’indique à première vue que la logique sera respectée, tant le championnat algérien a souvent réservé des surprises avec des équipes dont le niveau est très rapproché. En somme, et vu la grande activité par laquelle se sont illustrées pratiquement toutes les 16 formations de l`élite au cours du mercato estival, tous les scénarios restent possibles. Le changement n’a jamais été un signe de réussite.

Des transferts tous azimuts

Même si les budgets déboursés diffèrent d’un club à un autre, selon leurs moyens, l’ensemble des pensionnaires de la Ligue 1 de football sont restés fidèles à leurs traditions en matière de recrutement pour cette nouvelle saison 2018-2019. Le mercato estival, qui a été clôturé « le 8 août à minuit », a permis aux 16 clubs de l’élite de se renforcer, en dépit de la crise financière aiguë qu’ils traversent, leurs sociétés sportives par actions (SPA) ayant souvent lancé des appels pour leur venir en aide. Le nombre important de transferts a de nouveau battu tous les records, traduisant l’instabilité qui continue de régner au sein des formations algériennes, ce qui pourrait se répercuter plus tard sur leurs résultats techniques et donc sur l’avenir des entraîneurs, avertissent les observateurs. Cette politique a encore de beaux jours devant elle, au vu des changements à répétition dans les effectifs des clubs de l’élite chaque été, prédisent les plus avertis. Une « mauvaise » habitude qui porte préjudice et pour les joueurs et pour leurs formations. Le CS Constantine, champion d’Algérie après 21 ans de disette, a été attrapé par la « fièvre acheteuse » en engageant plusieurs joueurs dont l’attaquant Belmokhtar (ex-DRB Tadjenanet) et Beldjilali (ex-USM Alger), alors que les « Sanafir » espéraient que la direction du club évite de chambouler un effectif ayant donné entière satisfaction.

Le PAC l’exception

Le MCA a engagé huit joueurs, dont le dernier est l’attaquant franco-algérien Lyes Chaïbi (réserve de l’AS Monaco). Le « doyen » s’est passé, en revanche, des services de plusieurs joueurs tels que Brahim Boudebouda (MC Oran), Amir Karaoui (ES Sétif), Sofiane Balegh (CR Belouizdad) et le gardien de but Faouzi Chaouchi (CA Bordj Bou Arréridj). La JS Kabylie, qui a assuré sa survie sur le fil, a complètement révolutionné son groupe avec l’arrivée d’une dizaine de joueurs à l’image du gardien de but international Abdelkadir Salhi (ex-CRB) et du milieu offensif Tahar Benkhelifa (ex-Paradou AC). Avec ce recrutement massif effectué par la formation des « Canaris », le président Chérif Mellal a promis aux supporters que l’équipe jouera les premiers rôles et effacera la déconvenue de la saison précédente. Pratiquement tous les autres clubs ont eu la même ligne de conduite, à l’image des trois promus (MO Béjaïa, AS Aïn M’lila et CABBA) qui ont fait venir chacun au moins six joueurs, tandis que le CRB, qui a connu une véritable saignée durant l’inter-saison, a recruté une quinzaine d’éléments. En revanche, le PAC constitue l’exception puisqu’il a encore une fois confirmé qu’il restait un club puisant dans sa fameuse Académie JMG pour se renforcer. La politique prônée par le club algérois lui a permis de céder ses « bijoux », souvent sous forme de prêts, à l’instar de Benkhelifa (JSK) ou encore Arous (MCA) et de se faire ainsi une importante rentrée d’argent. Dans la lignée du PAC, l’USMA n’a pas fait de folies cet été, contrairement aux années précédentes, s’attachant les services de cinq joueurs dont deux étrangers : les défenseurs Mohamed Mezghrani (RKC Waalwijk/ Div. 2 néerlandaise) et Nyeck Mexes (Cameroun) ainsi que les attaquants Prine Ibara (Congo), Aymen Mahious (CA Batna) et Zakaria Benchaâ, formé au MC Oran, alors qu’Abderrahim Hamra revient d’un prêt du DRB Tadjenanet. Il est clair qu’avec tout ce mouvement opéré par les clubs de l’élite au mercato estival, ils vont tous se mettre à la recherche d’harmonie et de cohésion, deux subterfuges qu’ils vont exhiber des semaines durant pour justifier d`éventuelles contre-performances comme à chaque début de saison.

R. S.

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