Un grand artiste… au service du noble art

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Dda Kouider est à la boxe, ce que Dda Smaïl Khabatou est au football. Ce pionnier des rings a aujourd’hui l’âge de 70 ans, mais ses prédispositions morales et psychologiques, le prédisposent à servir encore pour les nombreuses années à venir. Toute son énergie, il l’a puisée de l’amour qu’il voue au sport en général qu’il a pratiqué et enseigné, mais à la boxe en particulier… pour toute la noblesse de son art auquel il s’identifie.Il y est rentré en 1952 il y est toujours. En parfait militant de cette discipline qui ne nourrit pas plus qu’elle n’enrichit d’ailleurs, il en est un de ses mordus et acharnés et de ceux qui l’on aimée et continuent de l’aimer, autan que ceux qui la pratiquent encore aujourd’hui alors qu’elle ne leur rapport rien… sinon des médailles, mais non mises en valeur.Il n’est pas aisé de remémorer sa carrière richissime tant elle est marquée par d’innombrables événements, aussi nous nous contenteront à travers ce bref historique que de quelques haltes qui ont caractérisé son parcours et dont il se souvient au détail près.C’est le 24 novembre 1952 qu’il a signé sa première licence au Boxing club musulman algérois “BCMA” à l’époque de Omar le Noir, Bellatrèche, Mostefaoui, Sakani, Mekoud, Zine (ces trois derniers sont tombés plus tard au champs d’honneur en martyr).Il a dû s’arrêter en 1956 pour répondre à l’appel de la Révolution.Il sera champion d’Algérie à cinq reprises, finaliste du championnat de France dont il garde un fier souvenir pour y être monté sur le ring avec le drapeau algérien, ce qui lui a valu d’être mis aux arrêts.Il décrochera la première médaille de l’Algérie indépendante en compétition nationale, mais aussi continentale lors des jeux africains de Brazzaville.Il sera sélectionné aux Jeux olympiques de 1964 de Tokyo sous la coupe de l’entraîneur Dick Williams qui a coaché plus tard Mohamed Ali, Jeux auxquels il ne participera pas.A l’issue de sa carrière bien remplie de boxeur, il s’engagea dans une autre aventure en tant qu’entraîneur, il passera successivement de l’équipe nationale B qu’il guidera aux jeux Panarabes où ses boxeurs Benmerabet, Belloufa… récoltent cinq médailles dont deux en or. En équipe A, et en 75 c’est aux Jeux méditerranéens que ses protégés Nini, Missouri, Siad… récoltent sept médailles dont deux en or. En 1986, pour des raisons d’incompatibilité avec le président de la fédération il rompt avec les équipes nationales après avoir marqué de son passage les juniors. Il ne se consacrera alors qu’à son club de toujours le NADIT (ex-Onaco) où il occupe à ce jour les fonctions de DTS, il est également vice-président à la ligue d’Alger.Son esprit cartésien, la justesse de ses remarques, son franc-parler… lui ont valu des déboires notamment celui d’être écarté des grands centres de décisions, qu’importe dira-t-il, quand on est “militant” dans une discipline qui ne paie pas son bonhomme, et pour laquelle il faudrait encore y mettre de sa propre poche… et de son entière disponibilité. Je n’ai jamais cherché à m’y enrichir, dira-t-il, je ne suis pas matérialiste, sinon je n’aurai jamais décliné des offres aussi alléchantes que celles qui m’ont été faites par l’Arabie saoudite, la Tunisie, la Lybie, Brest, Lorient, Palma, Nice…Toute ma richesse je la puise à travers des grands pugilistes qui ont réussi sur les doubles plans social et sportif et qui sont actuellement ici et partout ailleurs dans le monde.Aujourd’hui, nous avouera-t-il la discipline est à son plus bas niveau, sa décadence vient du fait qu’elle souffre d’un manque aigu de moyens… Ce qui se répercute sur son niveau qui est en régression constante. Constat qui s’est accentué par l’introduction des nouvelles techniques du scoring machine, port du casque… qui de son avis, ont pour prétexte de protéger l’athlète, tuent toute la noblesse de cet art, qui n’en n’est plus un, dès lors où seule l’affiche et les résultats comptent.La boxe, selon lui ne retrouvera ses galons que si on revient aux méthodes classiques.Pour conclure son réquisitoire sur la discipline de ses amours, il s’en prendra aux autorités qui dira-t-il sont en train d’achever ce qui en reste, en lui refusant tous les avantages accordés généreusement aux autres disciplines. Quant aux instances, il dira à leur sujet qu’ils ne font pas dans la politique de base et le travail de qualité et usent davantage dans la gestion du moment à travers la quantité et l’affiche. Les méthodes d’écoles nécessitent certes plus de temps, mais donnent de meilleurs résultats à échéances concluera-t-il.Voilà ce que dit Ami Kouider ! puissent les responsables actuels en prendre de la graine.

Mohand Oulhadj

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