La Dépêche de Kabylie : Le MCB est revenu de très loin, n’est-ce pas ?ll Kechkar Boualem : Effectivement, nous avions à un certain moment perdu espoir et, Dieu merci, cela s’est bien terminé pour nous.
A quoi sont dues toutes vos contre-performances ?ll Pour plusieurs raisons. N’oublions pas que l’équipe de football a eu une phase aller des plus médiocres à cause d’une mauvaise préparation d’avant-saison. Le retard de l’assemblée générale qui a eu lieu la première quinzaine du mois d’août, je n’ai pris en charge le club qu’à partir du 2 septembre, après la démission de mon prédécesseur, alors que le championnat a débuté une semaine plus tard. J’ai trouvé le bureau déjà installé mais sans aucun moyen. A sept jours de la première journée, c’était trop tard pour faire quoi que ce soit.
Cela explique-t-il tout ?ll Non. A cela, s’ajoute le manque de moyens financiers. Nous avons eu vers fin décembre une subvention de l’APC de 190 millions de centimes. Mais auparavant, c’est moi qui avais donné une avance de ma poche au club, soit 105 millions de centimes. Le retard du budget supplémentaire a fait quitter quatre joueurs de valeur dont Bouchache, Boulekhrachef et Bedroun sous le houlette d’Aït Amar Mohamed. Après sa démission, j’ai fait appel à Boucheneb Mohamed…
Justement, parlons de cet épisode…ll Si vous voulez. J’ai recruté cet entraîneur après concertation avec tous les membres du bureau. Il a entamé son travail mais je me suis rendu compte qu’il ne le faisait pas convenablement. Figurez-vous qu’au lieu de tracer un programme ambitieux comme tous les coachs qui se respectent, il m’a suggéré de «faire le deuil» sur le championnat en prédisant la relégation, sous prétexte que les joueurs étaient très jeunes et sans expérience, et de faire de la formation. Ce n’était pas honnête de sa part.
Peut-être n’était-il pas bien payé ?ll Mais non ! C’est tout à fait le contraire. Nous avions convenu de le payer 30 000 DA par mois. Après huit défaites, sept en championnat et une en coupe contre le WR Bentalha (8 – 1), nous avons estimé qu’il y avait péril en la demeure et qu’il fallait réagir vite. Nous avons tenu une réunion au sein du bureau du CSA et nous nous sommes mis d’accord pour renforcer le staff technique qui montrait des carences évidentes. Nous l’avons invité, d’une part, pour faire le bilan et, d’autre part, pour l’informer de notre décision. Mais, il a refusé l’idée de renforcer le staff technique. C’était la goutte qui a fait déborder le vase. Le 25 décembre, il quitte l’équipe.
Puis, vous faites appel à Rouabah…ll Pas exactement. J’ai appelé Maza de Tiaret, que je remercie au passage, pour lui demander de me dénicher un inter-gauche. Il m’a proposé Dellal Chokri qui est venu avec son manager, Rouabah Mohamed. Celui-ci, ayant constaté que l’équipe recèle des joueurs tout à fait valables, s’est proposé pour la prendre en charge en tant qu’entraîneur et il a fait un pari qui, si au bout de quatre rencontres, il n’a pas obtenu de bons résultats, il ne demandera pas d’argent. Au bout du compte, il a fait beaucoup mieux que son prédécesseur puisqu’il a obtenu, sur les quatre matchs, deux victoires (Zemmouri et Dar Beïda), un nul à Bordj Ménaïel et une défaite (dans le temps additionnel) face au MBB. Il avait réussi son pari. La suite nous l’a confirmé.
Vous êtes satisfait de son rendement ?ll A 100%. Vous savez, le fait que le MCB ne rétrograde pas, c’est en grande partie à lui que le mérite revient. Avec les joueurs que Boucheneb trouvaient très jeunes et inexpérimentés, avec en moins les quatre Jijelis, Rouabah a réussi à faire, lors de la phase retour, presque aussi bien que le premier du groupe.
Vous lui avez demandé de poursuivre l’aventure avec vous ?ll Et comment ! Lui, est prêt à continuer si, moi, je reste au sein du club. Même les joueurs, à 80%, resteront à Ech-Chaâbia.
Comme allez-vous préparer la prochaine saison ?ll N’anticipons pas. Rien n’est sûr que je reste. D’abord, je dois dois inviter les amis du clubs avant la prochaine assemblée générale et je leur demanderai de l’aide. S’ils acceptent, c’est avec joie que je poursuivrai le chemin avec le MCB. Sinon… Il y aussi les autorités locales et régionales (APC, APW, DJS…) que nous solliciterons davantage puisque nous avons été lésés par rapport au MBB, à l’ESG, au HCAB et même l’IB Lakhdaria qui est en Régionale 2. Ceci étant, dans mon esprit, la première chose à faire est de renforcer le bureau du CSA par des personnes intègres et crédibles. De plus, j’ai déjà des contacts avec certains joueurs qui pourront faire partie de notre effectif. De plus, un ami du club nous a promis à l’équipe une prise en charge de 20 jours à Béjaïa, pour un stage bloqué.
Pouvez-vous confirmer que le MCB n’a pas de dettes ?ll Je le confirme haut en fort. Ech-Chaâbia a honoré ses engagements y compris la dette de 17 millions de centimes que nous a laissés l’ancien bureau, dette relative aux amendes de la ligue lors de la saison 2003/2004
A part, l’APC, APW, la DJS, qui vous a aidé ?ll Il y a pas mal de personnalités, à commencer par le premier responsable de l’ACI. Il s’est dit prêt à sponsoriser l’équipe en cas de maintien. Maintenant que c’est chose faite, j’espère que cela va se concrétiser car le club fera tout pour jouer, l’an prochain, les premiers rôles.
Votre dernier mot…ll Je tiens tout d’abord à remercier vivement le PDG de l’ACI, M. Allem. Je remercie également les élus APC, APW et leur demande de nous aider encore plus. Je remercie les joueurs et leur entraîneur, les dirigeants pour leurs efforts et tous les amis du club pour leur soutien. Je remercie la ligue régionale, notamment son président, Noureddine Boulefaât, et le président de la commission régionale d’arbitrage, Boustebji, pour leur probité et leur intégrité. Je finis par remercier nos supporters et leur demande de nous soutenir encore et encore.
Entretien réalisé par B. Mechoub