Laouadi Naïma : “Le football féminin mérite un peu plus de respect”

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La Dépêche de Kabylie : Vous venez d’enregistrer une belle victoire contre l’ASEB, un commentaire ?

Laouadi Naïma : La physionomie du match s’est très bien déroulée malgré la pluie et le terrain qui était un peu glissant, mes joueuses se sont bien battues et ont marqué 1 but en première mi-temps et 3 en seconde, tout s’est très bien passé à part l’arbitrage d’aujourd’hui et même ceux d’avant, on nous ramène des arbitres d’aucun niveau et qui sont très influençables. Je veux tout juste éclaircir une chose.

Allez-y……

Le football féminin ne peut pas avancer sans l’aide de l’arbitrage, les ligues régionales doivent réfléchir sérieusement afin de nous envoyer des arbitres d’un certain niveau, même si on gagne 10/0 ou 15/0, pas loin que la semaine passée, l’arbitre a arrêté la partie à 20 minutes de la fin, donc on a joué que 60 minutes et comment voulez-vous préparer le match d’après dans ces conditions. Le football féminin est sous-estimé au niveau de la fédération et de la ligue régionale, le football féminin doit impérativement avoir une ligue nationale, si les tunisiens nous dépassent, c’est simplement parce qu’ils ont une certaine maturité dans la gestion, les footballeuses doivent avoir leurs siège qui est la ligue nationale pour mieux gérer cette discipline et l’arbitrage qui va avec.

Revenons un peu à votre club, peut-on connaître vos objectifs pour cette saison ?

Comme la majorité de notre effectif est très jeune, entre 16 et 17 ans, alors notre but est de préparer un groupe d’avenir et donner une bonne base à l’équipe nationale dans un futur proche, donc notre objectif est de bien former nos joueuses, de bien défendre les couleurs du CLTB et de représenter dignement le football féminin en Algérie.

Comment voyez-vous la suite du championnat ?

Moi, je n’ai pas peur des équipes qui dominent le championnat, à leur tête Alger centre, c’est plutôt l’arbitrage qui me fait peur, la programmation et l’horaire me fait encore plus peur, là par exemple à 1heure, c’est magnifique mais les autres jours à 10 heures du matin, c’est inadmissible, toutes les filles qui participent dans ce championnat méritent un petit respect.

Donc vous remettez en cause même le système de compétition ?

Franchement je remet tout en cause, je pense que le football féminin est très mal géré actuellement, nous avons avancé avec monsieur Haddadj, que je salue au passage, on avait une division nationale qui nous a permis de gagner le statut d’athlète de performance, qui nous ouvre les portes de beaucoup de volets tels les sponsors, les stades, la télévision et les journalistes mais en régionale, qui va nous écouter ? personne.

Il est temps de crier haut et fort, basta. Je remercie beaucoup le journal de la dépêche de Kabylie qui suit le football féminin. On a de talentueuses joueuses, surtout la catégorie 16/17 ans, qui peuvent remettre la discipline sur rails mais seulement avec un peu plus de considération et de respect.

Entretien réalisé par Zahir Hamour

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