«Je voue une grande admiration pour Abdelkader Khalef !»

Partager

Entouré de ses ex-coéquipiers, Rachid Dali et Rabah Menguelti, en présence de Zedek Mouloud, grand nom de la chanson kabyle, Mouloud Iboud a eu, encore une fois, l’opportunité de mesurer l’estime indéniable que lui voue la Kabylie.

Consacrée à un hommage à l’ex-capitaine de charme de la Jumbo-Jet, l’émission Addal + a été un grand moment de retrouvailles de la famille de la JSK autour d’un grand nom inscrit en lettres d’or dans l’histoire du Club, Iboud Mouloud en l’occurrence. Ce dernier, sorti avant-hier de l’hôpital après une lourde intervention chirurgicale, a tenu à rassurer tout le monde sur sa bonne santé. Nombre de téléspectateurs qui ont suivi l’émission se disent émerveillés de voir l’ancienne coqueluche de la Jumbo-Jet reprendre ses forces, après une lourde intervention chirurgicale dans un hôpital parisien. Il a ainsi prodigué tout au long de l’émission ses pertinentes analyses. Egal à lui-même, Iboud, connu pour sans franc parler, a répondu sans détour à toutes les questions posées par l’animateur. L’historique consécration de la JSK en coupe d’Algérie en 1977, la situation du football algérien, la récente débâcle des Canaris face au CR Belouizdad et beaucoup d’autres sujets ont été abordés à l’occasion. De prime abord, tous les présents sur le plateau de la chaîne berbère ont tenu à rendre hommage à Mouloud Iboud pour tout ce qu’il fait au cours de sa carrière de joueur au sein du club phare du Djurdjura.

«Revenir au travail de formation à la base …»

Iboud n’a pas raté l’occasion de rappeler ses débuts au sein de la formation kabyle. Il rebondira sur l’intervention de son coéquipier Makri Belkacem qui a déclaré qu’il a eu l’habitude de jouer avec Iboud dans les tournois inter quartiers souvent organisés à l’époque. «Ces tournois permettaient vraiment aux prospecteurs de découvrir des talents. Ces événements qui drainaient les foules partout en Kabylie ont permis à des jeunes de se lancer dans le monde professionnel.» Et d’indiquer : «Je me souviens que c’est l’entraîneur de la JSK qui m’a vu jouer au cours des demi-finales d’un tournoi inter quartiers de la ville de Tizi- Ouzou. Il m’a invité à sortir à la mi-temps pour accompagner l’équipe à Tlemcen, où elle devait disputer une rencontre dans le cadre du championnat. J’ai été mis sur le banc et j’ai eu à partager la chambre d’hôtel avec Menguelti qui était à l’époque en équipe junior». L’ancien capitaine d’équipe des Canaris indiquera dans ce sillage, que la région de Kabylie regorge toujours de talents qui n’ont pas nécessairement l’opportunité d’étaler leur classe en l’absence de ce genre d’événement qui constituaient l’attraction.

«On formait une véritable famille»

Dans la foulée, les trois anciens joueurs de la JSK, Rachid Dali, Rabah Menguelti, Mouloud Iboud ainsi que Makri qui n’était pas présent sur le plateau, ont tous convergé vers l’idée de la bonne ambiance et l’union qui régnaient en maître dans le groupe mais surtout au sein du club kabyle. «Les joueurs étaient tous hébergés dans un même bâtiment au quartier des genêts, au centre ville, qui était d’ailleurs appelé le bâtiment de la JSK. Nous étions tous sous l’œil des dirigeants mais aussi des supporters. Il arrivait des jours où des citoyens partaient voir Khalef pour signaler un mauvais comportement d’un des joueurs. Il veillait jalousement sur la discipline du groupe. On se connaissait tous. Il y avait un véritable esprit de famille», a déclaré Iboud, rejoint sur le sujet par ses ex-coéquipiers, Dali et Menguelti, en l’occurrence.

«Le nom de la JSK est indissociable du combat identitaire»

L’émission en hommage à Iboud a été une opportunité aux téléspectateurs de la chaîne berbère de découvrir des détails croustillants de la consécration du club phare du Djurdjura en coupe d’Algérie devant le NAHD. Alors que les images de cette historique finale défilaient, Iboud n’arrivait guère à cacher son émotion. «Je vois sur ces images trois grandes figures du football algérien qui ne sont plus de ce monde : Aouis, Anane et Khedis. Je tiens à leur rendre hommage ce soir (Lundi, Ndlr)», dira-t-il visiblement très ému. Iboud racontera que la rencontre disputée en 1977 a été un grand moment non seulement pour le sport mais aussi pour toute la région de Kabylie. «Pour la première fois, des citoyens criaient Imazighen, dans un stade», a fait remarquer Mouloud Zedek. L’ancien capitane des Jaune et Vert dira sur ce sujet : «Alors que mes coéquipiers jubilaient après une victoire historique, un responsable s’est approché de moi, serviette à la main, il m’essuiera le visage et me dira : «Si le président (Boumediene) ne te fait pas la bise, n’en fait pas une tête !». Pour l’anecdote, Iboud racontera que feu Abdelkader Khalef, le légendaire président de la JSK, a prévu à l’avance une troupe d’Ideballen. «Il a chargé des jeunes de réquisitionner une troupe folklorique de Bordj Menaïel. Il lui dira que si l’équipe remporte le trophée, retrouvailles à Moretti où la JSK était en stage ; dans le cas contraire ne cherche pas autre destination que celle du retour vers Tizi- Ouzou». À propos de feu Abdelkader Khalef, Iboud révélera toute son administration à un homme qui a beaucoup donné au club kabyle et qui vouait un grand amour aux couleurs jaune et vert. «C’est un grand homme pour qui j’ai une grande admiration !», dira-t-il, avant d’indiquer : «Le jour de notre consécration en finale de la coupe d’Algérie, l’image de feu Abdelkader Khalef en train de dire à son fils «cette coupe, on a beaucoup souffert pour l’avoir !», est inoubliable, ajoute Iboud. Ce dernier, dira que la JSK est indissociable du combat identitaire.

«Les supporters doivent revenir au stade»

Dans la foulée d’une discussion sur un passé radieux d’une équipe qui a toujours honoré le pays et la région, le charismatique capitane des Canaris s’est longuement interrogé sur la raison qui fait que le stade du 1er novembre, l’arène mythique des Canaris du Djurdjura, est affreusement vide. «Les actuels dirigeants doivent chercher les raisons de l’absence des supporters des gradins du stade. Il faut qu’il y ait un sondage pour justement déterminer les causes qui ont induit un tel malheureux état des lieux. Il ne faut pas se cacher derrière l’alibi d’un constat commun à tous les stades d’Algérie. Je pense qu’il faut d’abord commencer à balayer devant sa porte pour ensuite voir ailleurs», déclarera-t-il. Sur ce propos, Zedek Mouloud confiera qu’à plusieurs reprises, il voulait se déplacer au stade pour voir un match mais selon lui, «le stade du 1er novembre ne véhicule plus les même valeurs. On peut plus voir un match en famille tellement les obscénités fusent de partout». Il regrette dans le même sillage, que le maillot de la JSK porte le logo d’un journal anti kabyle. Iboud préconisera une lutte contre tous ceux qui sèment la zizanie au stade du 1er novembre de Tizi-Ouzou, afin de permettre aux vrais supporters de la JSK de reconquérir leur espace. En toute fin d’émission, les présents ont abordé la récente débâcle de la JSK face au CR Belouizdad, où les Kabyles ont lourdement chuté sur un score de sept buts à zéro. «Les dirigeants du club doivent chercher les véritables raisons d’une telle débâcle. Nous avions, à notre époque, perdu par trois buts à zéro face à la même équipe, mais ce fut à l’époque du CRB de Lalmas, qui n’a rien à voir avec la composante actuelle du club», relève Iboud. Ce dernier a tenu, en toute fin d’émission, à remercier tous ceux qui se sont iniquités pour lui au cours de la dure épreuve qu’il a traversée.

Omar Zeghni

Partager