Le calvaire des parturientes

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La valse des évacuations vers d’autres structures médicales des parturientes présentant un accouchement difficile reprend de plus belle à l’hôpital Kaci Yahia de M’Chedallah. La raison est l’absence de gynécologues depuis plus de quatre mois au niveau de cet établissement. Une source proche de cette institution explique que la convention signée avec une gynécologue exerçant dans le secteur privé est arrivée à terme et n’aurait pas été renouvelée, ajoutant que deux gynécologues, figurant sur les affections officielles de la DSP, n’ont pas rejoint leurs postes.

Une autre source proche du service maternité fait savoir que c’est une moyenne de 20 parturientes qui sont reçues toutes les 24 heures, dont plus de la moitié nécessite une évacuation soit vers les points de gardes à travers les hôpitaux de la wilaya de Bouira, soit vers les CHU de Béjaïa ou de Tizi-Ouzou. Il est à noter que, mis à part ce manque paralysant de gynécologues, l’hôpital de M’Chedallah est doté de tout les équipements nécessaires pour une prise en charge totale des accouchements, y compris ceux difficiles ou par césarienne.

En effet, cette structure compte une maternité de seize lits avec tous les équipements indispensables, une pédiatrie de douze lits et trois couveuses dans le même pavillon ainsi qu’un bloc opératoire récemment mis en service et affecté spécialement au service gynécologie, où officient dix-sept sages-femmes et trois assistantes maternelles. La pression qui s’exerce sur cette maternité s’explique du fait qu’en plus de la circonscription administrative où est implantée cette institution de la santé, qui couvre tout le territoire de la daïra de M’Chedallah, laquelle frôle les 60 000 habitants, s’ajoute la commune d’El-Adjiba, relevant de la daïra de Bechloul.

Cela sans parler des dizaines de parturientes qui viennent des daïras limitrophes et même hors wilaya, telles Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa, El-Mehir (Bordj Bou Arreridj)… L’avantage de l’hôpital de M’Chedallah est le fait qu’il est doté d’une seconde salle opératoire au bloc chirurgical et compte des chirurgiens, des réanimateurs et des anesthésistes. Notre source, qui se réfère au tableau des gardes mensuelles dressé par la DSP, dira que pas moins de six gynécologues sont affectés au niveau de l’hôpital de Lakhdaria.

En attendant que l’on se penche sérieusement sur ce manque criant de gynécologues, les parturientes continueront à vivre le cauchemar des évacuations et être contraintes à effectuer un parcours de combattant pour se faire admettre dans un autre hôpital ou, en désespoir de cause, solliciter les services d’une clinique privée et débourser quelque dix millions de centimes non remboursables pour celles qui nécessitent une césarienne. Notons, enfin, que même l’hôpital Mohamed Boudiaf du chef-lieu de wilaya se plaint du même manque.

Oulaid Soualah

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