La JSK humiliée ! Déshonorée ! Méconnaissable ! Ce sont là certains autres gros titres choisis en manchettes hier pour qualifier la déroute de la JS Kabylie, giflée, de la paume et du revers de la main, en Ligue des champions d’Afrique par le très modeste Vita Club.
Une correction des plus indiscutables comme la JSK en a rarement pris à ce niveau de la compétition. Encaisser un, puis deux, puis trois, puis quatre buts… Et ce sont des réalisations qui ne souffrent d’aucune contestation. En somme, c’est ce qui s’appelle se faire humilier dans les règles lors d’un match de foot ! Indigne aura tout simplement été la JSK d’avant-hier face au Vita Club. «Vivement que s’égrènent ces minutes qui restent, vivement la fin de cette mascarade !», s’égosillait le commentateur de la chaîne détentrice des droits de retransmission de la rencontre, lequel n’arrivait pas à croire le désolant spectacle auquel il devait coller tout de même des mots. La JSK faisait peine à voir, faisait pitié, un véritable supplice. L’équipe a tout montré, sauf savoir jouer au football. Et surtout avoir pris conscience qu’elle jouait pour la JSK.
Pas le moindre respect pour le sigle, ni pour les couleurs, pas la moindre combativité, pas la moindre chaleur, ni la moindre envie… Franchement honteux ! Il s’agit tout de même de la JS Kabylie, Aww ! Mais cette équipe est-elle pour autant à blâmer ? C’est peut-être tout ce qu’elle a dans le ventre, pour ne pas dire plus. Une chose est sûre : ce n’est pas là la défaite de Velud. Et le staff en place qui s’est vite vanté de la petite victoire face au MCO doit autant se mettre en avant pour endosser et assumer cette amère humiliation. Mais cela ne suffirait pas pour expliquer tout, certainement. Car avec cette hallucinante sortie, on n’est pas devant une unique déroute pour l’expliquer à travers un supposé mauvais coaching ou encore une mauvaise préparation de match. Avec quatre entraîneurs déjà consommés, deux éliminations de suite sur deux saisons successives du premier tour de la coupe d’Algérie, se faire renvoyer avec une telle déculottée de la plus prestigieuse des compétitions continentales que la direction osait se fixer comme objectif de l’année, il y a assurément là, au mieux, une mauvaise gestion qui a tout remis en cause, et au pire populisme, prétention démesurée, et donc tromperie à l’égard des supporters, et partant, de la Kabylie entière.
Si ce n’est pas les deux à la fois. Car mauvaise gestion, oui, il y en a eu. Sinon comment appeler le fait que le premier responsable du club a sacrifié son équipe en pleine compétition, en plein mercato, pour un sulfureux Yennayer aux USA et un Zénith aux côtés de Zedek en guest star ? S’il est clair que chacun reste libre de ses mouvements, n’empêche que pour le président de la JSK, l’urgence et le devoir étaient ailleurs : au plus proche de son équipe certainement. Ça devait aussi être le cas avant-hier, mais… A partir de là, cette équipe est-elle vraiment à accabler, elle qui a été expédiée à Kinshasa sans tête, livrée à elle-même, sans président, ni coach ? Les joueurs ont été certainement maladroits pour perdre de la sorte, mais le comble est assurément à endosser au président. Lui, qui ne cessait pourtant de ressasser que le foot se joue sur le rectangle vert, a plus joué, ces derniers temps, dans les fiestas et offrandes des villages après avoir pris goût à leur hospitalité…
Nadia L.