Les Verts en mode conquérant

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L’Algérie est appelée à « impressionner » ses adversaires dès son entrée en lice le 23 juin face au Kenya, avant de défier le Sénégal le 27, puis la Tanzanie le 1er juillet.

La sélection algérienne de football, qui court toujours derrière son deuxième titre continental depuis 1990, abordera la Coupe d`Afrique des nations CAN-2019 en Egypte (21 juin – 19 juillet) avec la ferme intention de renouer avec la consécration, dans ce qui sera le premier tournoi qui regroupera 24 nations dans l’histoire de la compétition. Sous la houlette du sélectionneur national Djamel Belmadi, les Verts se doivent de réagir, deux années après une participation terne au Gabon, conclue par une élimination sans gloire dès le premier tour, sous la conduite du technicien belge Georges Leekens.

Ayant hérité d’un groupe C relativement à leur portée, les Verts devront éviter de verser dans un optimisme béat et prendre au sérieux la Tanzanie et le Kenya, au moment où le Sénégal se présente d’ores et déjà dans la peau du favori de cette poule.

L’Algérie est appelée à « impressionner » ses adversaires dès son entrée en lice le 23 juin face au Kenya, avant de défier le Sénégal le 27, puis la Tanzanie le 1er juillet. « Ce rendez-vous ne constitue nullement pour moi une étape transitoire. Personne ne nous interdit d’être ambitieux dans la vie. Il fallait bien changer de discours avec les joueurs et ne pas se contenter de dire qu’il fallait réaliser un bon parcours ou gérer match par match. Nous avons l’ambition de remporter cette CAN. Je devais changer de discours, ce qui constitue une stratégie, c’est ma manière de fonctionner », a indiqué Belmadi lors de son dernier point de presse tenu à Sidi-Moussa (Alger) avant le départ à Doha pour le stage pré-compétitif. Avant de tempérer : « En revanche, je ne garantis rien, je ne veux pas entendre les gens dire que j’ai échoué dans le cas où on ne remporte par cette coupe. Nous allons tout faire pour réaliser cet objectif. Je pense que nous avons le droit de viser le plus haut, c’est légitime ».

Des propos qui traduisent parfaitement les grosses ambitions du premier responsable de la barre technique en vue du rendez-vous égyptien. Réputé pour son tempérament de gagneur, Belmadi vient de casser un tabou en matière d’objectif, puisque ses prédécesseurs avaient souvent abordé le tournoi continental avec prudence, se refusant de placer la barre haut et promettre au peuple quoi que ce soit.

Neuf joueurs à la découverte de la CAN

Le patron technique des Verts ne s’est également pas gêné pour parier sur 9 joueurs qui vont participer pour la première fois à une phase finale de CAN.

Il se déplacera ainsi en Egypte avec un effectif dont presque la moitié na aucune expérience dans cette compétition, ce qui constitue un véritable risque pris, selon les observateurs. Lors de l’édition 2017 au Gabon, ils étaient onze joueurs à être retenus pour la première fois à la CAN.

Les 9 éléments concernés sont : Alexandre Oukidja, Youcef Atal, Mohamed Farès, Djamel-Eddine Benlameri, Mehdi Tahrat, Hicham Boudaoui, Andy Delort, Youcef Belaïli et Adam Ounas. Le milieu défensif Haris Belkebla, retenu dans la liste des 23, a été écarté pour des raisons disciplinaires et remplacé par Delort.

En revanche, le plus grand nombre de participations à la CAN revient au défenseur Rafik Halliche, à l’attaquant Islam Slimani et au gardien de but Raïs M’bolhi, eux qui s’apprêtent à signer leur quatrième présence dans le tournoi. Pas moins de quatre nouveaux défenseurs sont retenus sur la liste des 23, en l`occurrence Atal, Farès, Benlameri et Tahrat.

A noter l’absence du milieu de terrain de Schalke 04 (Allemagne) Nabil Bentaleb qui vient de se faire opérer et du latéral gauche de Naples (Italie) Faouzi Ghoulam, qui a demandé à la Fédération algérienne (FAF) de le dispenser de cette CAN-2019 pour « méforme ».

L’heure de la consécration pour les « Lions de la Teranga » ?

Les Sénégalais, qui avaient frôlé l’exploit lors du dernier Mondial-2018 en Russie en se faisant éliminer in extremis au premier tour du tournoi, ont repris du poil de la bête au cours des qualifications de la CAN.

Versé dans le groupe A en compagnie de la Guinée équatoriale, du Soudan et de Madagascar, le Sénégal a écrasé les qualifications en engrangeant 16 points sur les 18 possibles, soit l’équipe la plus performante de la campagne qualificative devant la Tunisie (15 pts).

L’Algérie s’apprête ainsi à défier le Sénégal en phase finale pour la troisième fois de rang. Lors de la CAN-2015 disputée en Guinée équatoriale, les Verts, alors dirigés par le Français Christian Gourcuff, s’étaient imposés 2 – 0, avant de faire match nul 2 – 2 deux ans plus tard au Gabon (CAN-2017), sous la conduite du Belge Georges Leekens.

Considéré comme l’un des favoris en puissance de cette CAN-2019, en compagnie du pays hôte l’Egypte, le Sénégal, première nation africaine au dernier classement de la Fifa (22e), abordera cette compétition avec plus de motivation et d’envie, mené par son attaquant-vedette Sadio Mané, sacré champion d’Europe avec les Anglais de Liverpool. L’entraîneur sénégalais Aliou Cissé, en poste depuis 2015 (22 victoires, 9 nuls, 6 défaites), s’est engagé à relever le défi au Caire et décrocher le titre qui n’a jamais souri au Sénégal, lequel s’est contenté d’un seul match amical, face au Nigeria (1 – 0).

Kenya et Tanzanie : déjouer les pronostics

Si l’Algérie et le Sénégal vont se disputer, sauf surprise, la première place de la poule, les deux autres pensionnaires du groupe C, le Kenya et la Tanzanie, vont devoir se battre pour déjouer les pronostics, ou du moins essayer de décrocher la troisième place qui pourrait permettre à l’une ou l’autre équipe de passer le premier tour.

Les « Harambee stars » kényans retrouvent le tournoi continental 15 ans après leur dernière participation en Tunisie (CAN-2004). Logés dans le groupe F des qualifications, les joueurs du sélectionneur français Sébastien Migné ont terminé à la 2e place avec 7 points, derrière le Ghana (9 pts). Privé du défenseur de Martizburg United (Div.1 sud-africaine) Brian Mandela, forfait pour blessure, le Kenya (105e au classement Fifa) espère réussir son come-back sur le plan africain et cela passera inévitablement par un exploit le 23 juin face à l’Algérie, lors de la première journée.

Le groupe des 23 Kényans est composé de 15 joueurs évoluant à l’étranger, menés par le milieu défensif de Tottenham (Angleterre), vice-champion d’Europe, Victor Wanyama. Au cours de sa préparation, le Kenya a joué deux matchs amicaux. Le premier s’est soldé par une victoire face à Madagascar (1 – 0), alors que le second s’est terminé sur un score de parité devant la RD Congo (1 – 1). Si le Kenya, dont il s’agit de la 6e participation, signe son retour après 15 ans d’absence, la Tanzanie (131e au dernier classement Fifa) a mis fin à 39 ans de traversée du désert, elle qui ne s’est plus qualifiée depuis la CAN-1980 au Nigeria, soit son unique présence au rendez-vous continental. Après une première étape préparatoire effectuée à Dar Es-Salaam, les « Taïfa stars » ont rejoint l’Egypte pour leur second stage avec deux matchs amicaux au programme : face à l’Egypte (défaite 1 – 0) et devant le Zimbabwe (1 – 1).

La liste des 23 dévoilée par le sélectionneur nigérian Emmanuel Amunike comprend 20 joueurs évoluant sur le sol africain, dont le milieu offensif de la JS Saoura (Ligue 1/Algérie) Thomas Ulimwengu, alors que trois éléments jouent sur le Vieux Continent.

R. S.

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