L’infrastructure, un vrai casse-tête !

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Considérée pourtant comme l’une des plus riches wilayas du pays, Béjaïa compte parmi les dernières en matière d’infrastructures sportives.

En effet, la wilaya de Béjaïa manque cruellement d’équipements publics sportifs, ceci malgré les nombreuses réalisations enregistrées. Le problème se pose toujours au chef-lieu de wilaya et avec plus d’acuité dans les communes déshéritées. Dans une tentative de combler le déficit, les services de wilaya ont lancé une opération de pose de gazons synthétiques, de réhabilitation et d’aménagement de quelques stades. Beaucoup de projets sportifs ont été réalisés ces dernières années, mais le manque n’est comblé pour autant. Les infrastructures sportives, en général, et les stades de football, en particulier, existants ne peuvent répondre aux besoins exprimés en la matière.

Durant ces dernières années, la wilaya a bénéficié de projets portant sur le revêtement en gazon synthétique dernière génération de plusieurs stades. Mais jusque-là, seuls onze d’entre eux ont été revêtus. Les exemples des clubs devenus par la force des choses SDF, leurs stades n’étant pas homologués pour non conformité aux règlements généraux, ne manquent pas. Les stades implantés dans certaines localités reculées sont, pour la plupart, vétustes, peu entretenus et enregistrent des insuffisances, comme l’absence de clôture, vestiaires et d’équipements sportifs. La grande majorité de jeunes des quatre coins de la wilaya rêve de pouvoir trouver une infrastructure où pouvoir exercer une activité physique, ne serait-ce que pour évacuer leur trop-plein d’énergie et de stress. Privées de ces infrastructures de base, pour les raisons évoquées, certaines formations sont contraintes de recevoir en dehors de leurs bases. Des formations comme le RC Seddouk, la SSSA, l’OA, le SRBT…

Des stades en attente de gazon synthétique

En attendant, d’autres localités souhaitent voir leurs terrains dotés de pelouses synthétiques. C’est le cas de Chemini, Akbou, Béni Mansour, Bouhamza, Ighil Ali, Melbou, Tameridjet, Semaoun, Darguina, Feraoun, Aït R’zine, Oued Ghir, Taskriout, Tameridjet, Adekar, Melbou, BouHamza et bien d’autres. A Béjaïa-ville, le nombre d’infrastructures existantes ne prête pas l’optimiste. En effet, outre celui de l’UMA, il y a une pression énorme sur les stades de Benallouche et Naceria, et les clubs sont confrontés, par conséquent, à la difficulté de trouver un créneau d’entraînement. Malgré les assurances des autorités locales, ce problème devient de plus en plus complexe au fil des années. En effet, si le stade de l’UMA est réservé uniquement au MOB et à la JSMB, ceux de Benallouache et Naceria sont saturés. Les autres clubs de la ville, au nombre de huit, deux engagés en Régionale 2 (USMB, US Soummam), 5 équipes en Honneur (Gouraya, AS Taâssast, JS Ighil Ouazoug, CS Protection civile et NC Bejaia) et un en Pré-honneur (JS Béjaïa), sont lourdement pénalisés.

D’ailleurs, la Ligue de Béjaïa, qui gère deux divisions, les petites catégories en plus des quatre équipes féminines de la ville, rencontre beaucoup de difficultés dans la programmation des rencontres. On parle, par ailleurs, d’un projet de réalisation d’un stade olympique doté d’une capacité d’accueil 35 000 places. L’on annonce son implantation dans la commune d’Oued Ghir. Mais rien ne s’est confirmé sur le terrain. Boualem, un technicien en sport, souligne «la nécessité de construire et d’équiper des salles de sport, stades et stades de proximité, afin de sauver de la dérive les jeunes de la région et leur permettre de réaliser des résultats qui honoreraient leurs villes et pays». «C’est à ce sujet que des amoureux du football et d’autres disciplines sportives lancent un cri d’alarme de peur que des talents soient gâchés», ajoute un élu local.

26 communes sans club

Selon les entraîneurs locaux, le sport ne bénéficie d’aucun intérêt de la part des pouvoirs publics. «On espère qu’il y aura une politique sérieuse, assise sur une volonté réelle de promouvoir le sport. Ce que nous n’avons pas chez nous jusque-là», déplore l’un d’entre eux. Le club dépourvu de moyens s’investit plus dans la formation, en engageant uniquement les petites catégories, réussissant des résultats plus qu’honorables mais sans jamais aller au-delà. Le manque de motivation, conjugué à l’absence de moyens, notamment infrastructurels, finit par démobiliser les effectifs, malgré la volonté de l’encadrement technique et administratif. Sans fonds, ni terrain, certaines formatons finissent par disparaître. C’est l’exemple du CR Melala, du CR Amaârat Barbacha et tant d’autres clubs de Semaoun, Kendira, Béni Maouche, Chemini, Darguina, Aït Smaïl, Amalou, El-Flaye, Tinebdar, Boudjelil, Tala Hamza, Akhnak… Dernièrement, c’est le NB Taskriout a jeté l’éponge.

Ainsi, sur les 52 communes, seules 36 équipes se sont engagées dans les différents championnats, dont 10 de la commune chef-lieu. Ces formations se répartissent comme suit: MOB (Ligue 1 ), JSMB (ligue 2 ), USO Amizour (DNA), JS Tichy, JS Akbou (Régionale 1), USM Béjaïa, US Soummam, RC Seddouk, CRB Kherrata, ES Timezrit, OS El-Kseur (Régionale 2), AS Taâssast, SRB Tazmalt, JS Ighil Ouazzoug, ARB Barbacha, JSB Amizour, CRB Aït R’Zine, CRB Aokas, CRB Souk El-Tenine , NC Béjaïa, Gouraya Béjaïa, O M’Cisna, O Akbou, CS Protection Civile, SS Sidi-Aïch , O Feraoun (Honneur) , WRB Ouzellaguen, JS Tameridjet, JS Djermouna, JS Melbou, ES Tizi Wer, JS Béjaïa, US Sidi Ayad, RC Ighil Ali, OS Tazmalt, FE Tazmalt, CSA Tizi Tifra et IRB BouHamza (Pré-honneur). Sur l’ensemble des municipalités de la wilaya, 26 n’ont toujours pas de club engagé en championnat. C’est le cas, entre autres, d’Adekar, Taourit Ighil, Beni Ksila, Chellata, Tamokra…

Samy H.

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