«Nos caisses sont vides»

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Depuis la saison 2017/2018, le CSA Athlétic Club Aïn Zaouia, pensionnaire du groupe Pré-honneur de la wilaya, a mis la clé sous le paillasson. À la veille du championnat de wilaya de football, les dirigeants ont décidé de relancer les jeunes catégories. Dans cet entretien, le président du CSA, Essaïd Yacoubi, nous en explique les raisons.

La Dépêche de Kabylie : Pourquoi avez-vous décidé de reprendre, du moins avec les petites catégories ?

Essaïd Yacoubi : Tout d’abord, nous avons constaté qu’il y a une grande frustration dans le milieu footballistique communal depuis que nous avions arrêté la compétition. Ensuite, nous sommes au quotidien harcelés par les parents qui ont peur pour leurs enfants de verser dans d’autres vices. Dernièrement, nous avons organisé une assemblée où nous avons discuté de la situation et après un long débat, nous nous sommes entendus à relancer les jeunes catégories, à savoir minimes, cadets, juniors et peut-être les benjamins. Quant aux seniors, tout le monde est convaincu que ce n’est pas le moment. D’ailleurs, nous avons émis toutes les hypothèses possibles mais au finish, nous avons décidé d’attendre pour voir mieux l’évolution de la situation.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que nos caisses sont vides. Il faut savoir que pour ces jeunes catégories, nous sommes appelés à faire beaucoup de sacrifices. Je vais vous décevoir en vous disant que pour assurer le transport, nous devons payer le chauffeur du bus communal. Et puis, nous louons des fourgons pour transporter tous les joueurs jusqu’à leur domicile, surtout que nos enfants habitent dans les villages. Il y a aussi le problème de la restauration.

Justement, comment faites-vous face à toutes ces dépenses ?

C’est grâce aux subventions, mais ces dernières années, celles-ci sont quasiment nulles parce que le contrôleur financier refuse les subventions allouées au club dans le cadre du BS ou du BP. Et je crois que ce problème ne se pose qu’au niveau du sud de la wilaya où on assiste à la disparition des clubs l’un après l’autre. La saison dernière, nous avons été privés d’une subvention votée par l’APC. Tout de même, je crois que cette dernière peut trouver une brèche pour nous aider ne serait-ce que par l’achat des équipements et du matériel pédagogique. Nous espérons que nos appels soient entendus afin qu’il y ait une dérogation aux APC de revenir à l’ancien système, à savoir le vote des subventions au profit des clubs en difficulté. Quant aux 3%, ils ne valent rien quand on voit le nombre d’associations par commune. Je saisis l’occasion pour lancer un appel aux commerçants, aux entrepreneurs et aux citoyens afin de contribuer au fonctionnement de ces clubs. N’oubliez pas que nous encadrons environ 120 jeunes et ce n’est pas une mince affaire.

Qu’est-ce qui vous a motivé encore à reprendre le service ?

Nous espérons que notre terrain engazonné, où il ne reste pas beaucoup à faire, soit livré avant l’entame du championnat. Nous avons eu des assurances qu’il sera opérationnel dans une quinzaine de jours. Il ne reste que le dallage extérieur, l’installation de la chaudière et l’installation du compteur déjà réglé depuis plus de six mois pour assurer l’éclairage. Nous demandons aussi que la pelouse soit brossée le plus vite possible. En tout cas, nous avons pris nos engagements à se lancer dans la compétition et aux responsables concernés de tenir leurs promesses.

On vous laisse le soin de conclure…

Il y a un grand engouement pour cette discipline dans notre commune. Nous avons une pépinière de joueurs qu’il ne faudra pas perdre. D’ailleurs, avant d’arrêter la compétition, nous avions été classés deuxième après l’ES Assi Youcef qui avait accédé au groupe honneur de wilaya. Nous espérons que les responsables du sport, en général, et du football, en particulier, accordent une grande importance à la formation des jeunes, car pour avoir une équipe nationale forte, il faut s’occuper des jeunes. C’est d’ailleurs la politique sportive suivie sous d’autres cieux, peut-être aussi que l’organisation des compétitions telle proposée changera la donne.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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