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IDIR AMGHAR, président de la LFW Béjaïa : «On souffre énormément du manque d’infrastructures»

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Dans cet entretien, le président de la LFW Béjaïa, Idir Amghar, dresse un bilan de la saison écoulée et évoque les perspectives.

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La Dépêche de Kabylie: Vous avez été élu président de la LFW Béjaïa le 8 mars de l’an dernier. Pourriez-vous nous donner un petit aperçu de cette instance?

Idir Amghar: Pour être franc, je dirai qu’à notre arrivée la situation dans laquelle se trouvait cette instance était peu reluisante. Ceci dit, nous sommes en train, avec des hommes animés de bonne volonté, de faire tout notre possible pour donner à cette ligue un nouveau souffle et la faire sortir de sa léthargie, en donnant le meilleur de nous-mêmes. Nous sommes conscients de cette tâche ardue, mais nous sommes résolus à aller de l’avant, pour le bien du football béjaouis. Que la ligue de wilaya évolue de manière saine et dans la transparence la plus totale, car c’est de cela que dépendra l’essor de cette institution.

Quels sont les problèmes auxquels vous vous êtes attaqués dès votre arrivée à la tête de la ligue ?

À notre arrivée, nous étions confrontés à de multiples problèmes étant donné que la ligue est restée sans président depuis quatre mois, ce qui a causé le non payement des arbitres et des permanents. On était obligés d’assainir en premier lieu la situation financière et procéder au remaniement des différentes commissions tout en les renforçant par de nouveaux membres.

Comment jugez-vous la saison 2018/2019 qui vient de s’achever ?

Le démarrage de la saison a été vraiment difficile en raison du manque de moyens financiers pour l’affiliation des clubs à la ligue, et notamment l’indifférence, voire le délaissement total affiché par certaines municipalités en direction de la pratique du football par les jeunes, où les clubs de football sont livrés à eux même, voire contraints à déclarer un forfait général. Je pense qu’elle a été difficile d’autant plus que le championnat dans les deux paliers a été très disputé cette saison notamment en division Pré-honneur où il a fallu attendre la dernière journée pour connaître le champion.

A cela, il faut ajouter le dur travail accompli par la commission de programmation sportive (COS) laquelle a souvent buté sur le problème de domiciliation des rencontres. Pour preuve, faute d’infrastructures devant les accueillir, certains clubs, que ce soit ceux issus du chef-lieu de la wilaya ou en dehors à l’exemple l’Olympique d’Akbou, du SRB Tazmalt, du FE Tazmalt, l’OS Tazmalt, SS Sidi-Aïch, Tifra Sidi-Ayad, Djermouna .On a démarré difficilement avec le problème des dossiers administratifs des catégories jeunes, exacerbé par l’épineux déficit en infrastructures sportives.

D’autre part, le championnat à 15 clubs de la Division d’honneur et 12 de la Division pré-honneur devenu par la suite de 11 clubs demande beaucoup plus d’efforts. L’entame du championnat «Seniors» a été achevée à temps dans les deux divisions que l’on gère, c’est l’épineux problème des jeunes catégories qui s’est manifesté avec le manque d’infrastructure, les stades existants… d’où un retard du démarrage du championnat «jeunes» scindé en 6 groupes géographiques pour faciliter la tâche aux clubs en leur évitant les déplacements coûteux.

Le championnat a démarré quand même ?

Effectivement. Il a pu démarrer après tant d’efforts déployés par la ligue, pour assurer les conditions adéquates pour le calendrier du championnat, cependant pour les clubs, l’on a enregistré malheureusement le forfait général au cours de la saison de Taskriout et Bouhamza (faute de moyens financiers), une situation qui nous a contraints à poursuivre le championnat sans eux. Je tiens personnellement à féliciter vivement l’Olympique d’Akbou, en lui souhaitant bonne chance dans le championnat régional de la ligue d’Alger et l’accession de la JS Djermoua et la JS Melbou en Honneur.

Qu’en est-il de l’arbitrage ?

Le championnat a été géré convenablement par les arbitres de la wilaya. Ces derniers suivent sans cesse des séances de formation continue nécessaires à leurs parcours, chapeautées par d’anciens hommes du sifflet à l’exemple de Bouzelmaden Mohamed, Messaoudi Aïssa, Youbi Mohamed Idirene Zahir et Ziane Madjid en plus des deux arbitres fédéraux en l’occurrence Bouzerar Ahmed et Yahi Omar qui nous ont aidés avec leur expérience acquise sur le terrain. Nous avons rencontré quelques problèmes puisque les arbitres régionaux que nous utilisons et que nous désignons lors de nos réunions techniques que nous tenons sont souvent appelés à des matches par la ligue régionale d’Alger (LRFA) de laquelle ils dépendent, ce qui nous oblige à chaque fois à opérer des changements de dernière minute. Je tiens à préciser que nos deux paliers championnat ont été officiés par nos propres arbitres sans faire appel aux officiels des ligues voisines malgré les enjeux lors de certaines rencontres.

Des perspectives, des projets pour ce corps arbitral tant décrié au niveau national ?

Ecoutez, notre ligue a toujours fourni jusque-là d’excellents arbitres. Pour répondre à votre question, oui, la création d’une école d’arbitrage et la généralisation des écoles de football au niveau de tous les clubs animant le championnat de wilaya, afin de constituer un réservoir de jeunes talents, permettra d’assurer une relève sûre et prometteuse.

Et en matière de formation, qu’avez-vous prévu ?

Là, je dois dire qu’il y a un programme à moyen terme qui vient d’être élaboré. Cela va de la formation des administrateurs, techniciens (entraîneurs), arbitres et évidemment les jeunes catégories, auxquelles nous vouons une attention très particulière. Je me dois de vous avouer que l’ignorance des lois du sport, des dispositions réglementaires et de la gestion fait défaut. On a tendance à privilégier la pratique au détriment de la formation et çà c’est une tare!

Vous avez aussi organisé plusieurs plateaux pour les écoles de football…

C’est exact, j’allais oublier ce volet important .Ces tournois qui sont bénéfiques pour l’encouragement des jeunes à poursuivre leur formation dans leurs clubs respectifs et détecter certains jeunes talents pour suivre leur progression, doivent être encouragées par les autorités publiques. L’organisation est dans l’ensemble, réussie jusqu’à présent. Ces plateaux offrent aussi aux jeunes la possibilité de se perfectionner tout en se confrontant entre eux et acquérir de la compétitivité et de l’expérience. Grâce à l’expérience acquise et au dévouement des membres de la ligue, mobilisés pour cela, ces plateaux inter-écoles sont en train de s’inscrire dans la durée et tant mieux. L’essentiel pour les équipes est de participer afin de développer, chez ces jeunes l’esprit des échanges et confronter leurs expériences entre eux. Ces tournois, voulus et organisés par la ligue vont dans le sens d’un encouragement en direction des équipes pour persévérer dans la formation

Cette saison, certains clubs de la division Pré-Honneur ne se sont engagés qu’en petites catégories. Pourquoi selon vous ?

Comme à chaque début de saison, la ligue bute sur le problème des engagements étant donné que beaucoup de clubs ne se trouvent pas prêts malgré le report des dates d’engagement que nous opérons afin de leur permettre de s’engager. Mais, ce sont surtout les dossiers médicaux exigés et les frais d’engagement qui découragent certains clubs surtout lorsque l’on sait que leurs coûts sont élevés.

En tout cas, nous espérons que pour la saison prochaine, toutes les communes de la wilaya vont s’engager aussi bien en seniors que chez des jeunes avides de la pratique du sport-roi à travers toute la wilaya de Bejaïa. Mais les véritables causes sont le manque de moyens financiers et surtout de stades dignes de ce nom. Cela étant dit, notre satisfaction réside dans le fait qu’on a terminé la saison dans les délais impartis et sans incidents majeurs grâce notamment à la collaboration et à la sensibilisation des présidents de clubs que nous remercions au passage.

Depuis plusieurs années, la coupe de wilaya n’est pas programmée chez les seniors. Allez-vous la relancer la saison prochaine ?

Comme je l’ai déjà précisé, c’est le manque d’infrastructures qui nous empêche de relancer cette compétition de coupe de la wilaya chez les seniors car nous avons besoin de terrains gazonnés alors que leur nombre est très réduit à travers la wilaya. On a tout de même organisé la coupe chez les U 15 et les U 17. Pour répondre à votre question, je dirais que la coupe de wilaya pourrait reprendre à partir de la saison prochaine chez les séniors, pour peu que les stades de Tazmalt, Seddouk, Sidi-Aich, Akfadou, Chemini, M’Cisna qui sont en train de subir des travaux d’aménagement avec la pose du gazon synthétique soient réceptionnés.

Le mot de la fin ?

Je tiens à adresser mes vifs remerciements au chef de l’exécutif de wilaya pour son aide et assistance qui ont permis à l’instance footballistique de la wilaya de concrétiser un nombre satisfaisant de clubs pour animer le championnat, l’APW et au Directeur de la jeunesse et des sports qui n’a ménagé aucun effort quant à la prise en charge des droits d’engagement des clubs toutes catégories confondus, ainsi qu’aux présidents des clubs qui ont été très attentifs aux soubresauts des compétitions et à leurs gestion. Enfin, nous espérons que les municipalités prendront le taureau par les cornes pour mettre les moyens et les infrastructures nécessaires permettant de pratiquer le football. Enfin notre souhait le plus cher est d’offrir des assises durables à cette ligue de wilaya, en même temps voir le football de la wilaya redorer son blason d’antan. Pour ce faire, il faut que chacun dans son domaine y mette du sien.

Entretien réalisé par Tahar H.

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