Les différentes artères de la ville du chef-lieu de la wilaya de Bouira ont été le théâtre, hier matin, de plusieurs marches populaires revendiquant toutes le départ du système. La dernière lettre du Président, communiquée la veille par la présidence, n’a pas eu l’écho escompté auprès de la population.
Les médecins et les paramédicaux de l’hôpital Mohamed Boudiaf, mais également ceux des structures sanitaires de Lakhdaria, Sour El Ghozlane, Aïn Bessem et M’Chedallah, ont organisé une marche de l’hôpital vers le siège de la wilaya. Drapeaux et banderoles portant différents slogans hostiles au système en place étaient arborés par les marcheurs, auxquels des citoyens lambda se sont joints au fur et à mesures de la procession.
Sur le parcours, le personnel hospitalier a croisé la marche des employés des APC du chef-lieu de wilaya, de Haizer, Ain Bessem, Taghzout, d’El Esnam et des Dairas de Bouira, Bechloul qui venaient du siège de la wilaya en direction du quartier Harket. Les mêmes slogans fusaient et étaient repris par les marcheurs «Système dégage», «Pouvoir assassin» ou encore «La République n’est pas un royaume».
La forte présence féminine a été remarquée et des chants patriotiques entrecoupaient les slogans des blouses blanches. Arrivés devant le siège de la wilaya, les hospitaliers se sont retrouvés face au sit-in des employés de l’agence foncière. Les voix se sont alors entremêlées scandant «FLN dégage, RND dégage !».
Le rond-point devant le siège de la wilaya est rapidement devenu noir de monde avec une prise de parole de plusieurs représentants de l’ensemble des corporations qui se sont retrouvés sur place. Une minute de silence a été observée à la mémoire des martyrs. Quelques mètres plus loin, ce sont les marcheurs de l’ONA, de la SONELGAZ et de Naftal qui ont battu le pavé, brandissant à bout de bras et criant à pleins poumons des slogans exigeant le «changement du système dans un cadre pacifique» et le «départ du gouvernement».
Les employés de la DAS, du Cadastre, de la Direction de l’urbanisme, de la Direction de l’Industrie et des Mines, des Impôts, des enseignants affiliés au CNES ainsi que les étudiants de l’Université Akli Mohand Oulhadj ont également organisé des marches à travers les boulevards de la wilaya de Bouira, grossissant davantage le mouvement de protestation en cette journée du 19 mars.
Même les avocats de Bouira ont tenu à marquer cette journée en organisant un rassemblement devant la cour de justice en brandissant des pancartes sur lesquelles il était écrit «La Défense demande le départ du système». La journée avait débuté par le rassemblement devant le carré des martyrs par les officiels de la wilaya avec la prise de parole d’un imam qui invitait les présents à faire preuve d’union en ces moments particuliers et devant le mouvement populaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
A noter que depuis plus d’une semaine, l’ensemble des services étatiques des différentes administrations de la wilaya sont pour ainsi dire à l’arrêt. Hormis les directeurs de ces institutions, le personnel lui a déserté les services.
Hafidh Bessaoudi