La pièce théâtrale «Thafath Ighaven» (La lumière éteinte) de l’association culturelle et loisirs «Tiregwa» de Draâ Ben Khedda, s’est produite mercredi dernier au Théâtre régional Kateb Yacine. C’est l’une des pièces participant au concours de la meilleure pièce de théâtre de l’année 2019. Le texte est de Djamel Issat et la mise en scène de Karim Kemoum. «Thafath Ighaven» parle de la mère disparue. Six comédiens, dont quatre hommes et deux femmes, ont assuré les rôles. Il s’agit de Warda Afis dans le rôle de la mère disparue, Djamel Assiat dans celui du père, Lyna Kemoum dans le rôle de la marâtre et Rahim Moussouni dans le rôle de l’orphelin.
Quant au rôle de l’oncle, il était joué par Anis Bachiri et celui du vagabond par Saïd Kheladi. Au cours de la pièce, une scène poignante montre une femme au foyer (Warda) subissant les affres de la vie quotidienne, percussion du mari, manque de tout genre, car ce dernier n’arrive pas à subvenir aux besoins de sa famille… Elle tomba malade. Une maladie qui l’a emporté, laissant derrière elle un orphelin, Samir. Le père a pris une autre épouse, qui ne supportait pas le garçon et lui a fait voir de toutes les couleurs à tel point qu’elle l’avait laissé sans manger durant cinq jours sans que le père ne soit au courant. Le garçon n’a pas voulu la dénoncer de peur des représailles. Le père a alors commencé à gronder son fils qui ne voulait plus aller à l’école.
Il a malmené aussi sa femme qui a renversé la maïda. L’orphelin, seul, n’a d’autre confidente que l’ombre de sa défunte mère : «Maman, j’ai envie de te voir ! Tu me manques énormément ! Je souffre dans cette maison !» Las, il a fini par partir. On l’a cherché partout, en vain. Mis au courant de sa disparition, l’oncle de Samir est venu voir son père pour l’avertir : «S’il lui arrive quelque chose, tu seras le fautif. » Il sort alors à la recherche de son neveu qu’il a retrouvé dans un endroit fréquenté par les vagabonds et autres délinquants.
C’est chez eux que Samir s’est réfugié. Saïd, un vagabond, après avoir écouté ses plaintes, a dit : «Vagabond que je suis, tous les malheureux viennent me trouver pour me raconter leurs histoires, comme si je pouvais les aider ! » L’orphelin est alors ramené à la maison, chez son père qui a droit à de vives remontrances. Et l’oncle de l’avertir : «S’il ne s’en remet pas, je vais le prendre chez moi !». Une menace qui n’est pas du goût du père.
Se retrouvant seul à la maison, l’orphelin entendait tantôt une voix qui lui disait de boire le poison en bouteille qu’il tenait dans sa main, tantôt celle de sa mère qui lui interdisait de le faire. Il perdit la tête et en a pris une bonne gorgée. Son cœur fléchit. Avant de rendre l’âme, il a dit à son père, qui est arrivé trop tard : «Papa, tu dois savoir que je t’aime !» Il est mort dans ses bras. L’oncle arriva : «Vous êtes contents maintenant, vous l’avez tué !» En colère, le père a renvoyé sa femme chez ses parents. Il a tout perdu ! Dans la salle, c’est le silence total. Les présents ont été très touchés par cette pièce .
M A Tadjer