À l’instar des autres localités de la wilaya de Béjaïa, le village historique d’El Kelâa, situé à 25 km du chef-lieu d’Ighil Ali, a tenu à marquer d’une pierre blanche Amenzu n Yennayer, correspondant au jour du nouvel an amazigh, et ce en organisant une Timechret dans une ambiance bon enfant et surtout sous une neige battante.
Cette tradition multiséculaire a été organisée dans ce village perchée à 1 200 mètres d’altitude à l’initiative des jeunes de la même bourgade, dans le souci de ressusciter et perpétuer cette tradition ancestrale qui raffermie les liens. D’autant, cela fait plusieurs années que ce rite sacrificiel n’a pas été animé dans ce village, assure-t-on dans cette bourgade.
Vendredi dernier, c’était «La madersa», école coranique du village inaugurée vers 1934, qui a abrité le rituel d’immolation de veaux destinés à cette fête. Et avant cela, le comité d’organisation s’est attelé pendant de longs jours à collecter les dons et les cotisations des villageois fixées à 2 000 DA pour chaque famille. Au terme de l’opération d’abattage des bovins achetés pour l’occasion, il a été procédé à la distribution de pas moins de 176 parts de viande, appelées en kabyle Tikhamine, pour autant de familles dans une ambiance festive et empreinte de fraternité.
La manifestation s’est déroulée, témoigne-t-on, dans de bonnes conditions alors que le village s’est emmitouflé dans un « burnous » blanc suite aux chutes importantes de neige qui ont bloqué même l’accès vers ce village. Mais cela n’a pas empêché les villageois de fêter le nouvel an amazigh, en « ouvrant » sur une Timechret laquelle, espèrent les Kelâaouis, leur apportera de la prospérité et surtout des projets pour leur village délaissé et qui a besoin d’un vrai plan de développement, car El Kelâa fut la capitale du royaume des Ath Abbas de 1510 jusqu’à 1871.
Syphax Y.