Comme chaque année, Timechret, ce rituel ancestral en voie de disparition dans la région de Kabylie, est souvent perpétué dans les neuf villages de la commune d’Aït Mahmoud, relevant de la daïra de Béni Douala à quelques kilomètres de Tizi-Ouzou. La seule chose qui diffère c’est la période durant laquelle cette tradition est organisée dans chacune des localités de cette commune. Ainsi, au niveau du village Tizi n’Tlakht, octobre est le mois choisi par les habitants. Selon un membre du comité du village, c’est pour célébrer l’avènement des premières pluies annonçant le début des labours.
La matinée du vendredi, donc, le village a connu un mouvement inhabituel. Tout le monde était présent : enfants, jeunes et adultes venus de Tizi n’Tlakht, de Tizi-Ouzou, d’Alger afin d’assister à cet évènement. À l’occasion, cinq bœufs ont été sacrifiés. L’organisation était parfaite, les membres du comité de village veillaient sur tout. Les jeunes ont mis beaucoup d’entrain. «Nous tenons à activer pour prendre le relai et pouvoir être à la hauteur dans les années à venir», dira un jeune étudiant. Célébrée dans la communion, cette tradition a permis le retour à leur terre ancestrale des villageois vivant sous d’autres cieux, retrouvant par là leurs amis d’enfance, voisins et proches, dans une ambiance conviviale.
La distribution est faite avec la présence de tous les citoyens réunis, suivi de la waâda traditionnelle au profit des présents. Par ailleurs, à Taourirt Moussa, les membres du comité du village ont lancé un appel de collecte de fonds, 350 DA la personne, pour l’organisation de Timechret dans les délais fixés durant l’assemblée du village. «La collecte se fait dans de bonnes conditions», indique un membre du comité du village. Et d’ajouter : « Nous procéderons à l’achat des bœufs au début de la semaine prochaine. Chaque année, nous sacrifions 8 bœufs et ce sera le cas pour cette année. Les inscriptions seront closes lundi au plus tard mardi prochain ».
Lyes Mechouek