Les orages se succèdent en cette saison automnale et les dégâts engendrés à chaque intempérie sont de plus en plus considérables. La plupart des citoyens de la ville de Bouira se sont réveillés, hier matin, en constatant que plusieurs quartiers avaient été inondés après la chute de grêlons de la taille d’un œuf et que la plupart des avaloirs ne pouvaient plus évacuer les eaux pluviales. Pourtant, certains de ses avaloirs avaient été curés la veille, mais des inondations ont touché le quartier des 80 logements et plusieurs résidents de la cité des 140 logements ont vu les eaux monter rapidement dans leurs appartements.
Une nuit cauchemardesque comme l’affirme Mouloud qui a dû évacuer sa famille chez ses beaux-parents en pleine nuit. «L’eau boueuse a commencé à s’infiltrer avec force vers 22h00 et j’ai dû appeler les pompiers avant de prévenir mon beau-père qui est venu chercher ma famille pour la mettre à l’abri. Je suis resté ici toute la nuit en assistant impuissant à la montée des eaux.
Ce n’est que vers 2h du matin que l’eau a été évacuée en laissant mon appartement dans un piteux état», dira notre interlocuteur qui déplore la perte de plusieurs milliers de dinars dans la dégradation de matériel électroménager comme son congélateur et son réfrigérateur complètement hors d’usage. L’ensemble des voies d’accès à certains quartiers étaient carrément inaccessibles aussi bien pour les piétons que pour les automobilistes.
Au niveau du rond-point de la Cadat, sur la route menant vers l’hôtel Nassim, c’est tout un pan de route qui s’est affaissé à cause d’un glissement de terrain. Un mouvement géologique qui n’a rien de naturel, étant donné qu’un promoteur immobilier avait terrassé en contrebas en fragilisant la route. De ce fait, les travaux de confortement de la chaussée risquent de prendre plusieurs mois avant d’être achevés et c’est la moitié de la ville de Bouira qui souffrira davantage avec une circulation interdite sur ce tronçon.
Là encore, les autorités communales et de wilaya devront se justifier sur leur passivité en ayant laissé faire ces travaux de terrassements dans un endroit aussi sensible à l’approche de la période hivernale. Les câbles souterrains traversant le bas-côté de la chaussée ont été arrachés par cet affaissement et plusieurs quartiers se sont retrouvés sans téléphone fixe ni Internet. D’autres quartiers de la ville de Bouira ont été pénalisés autrement en se voyant privés d’électricité, comme au niveau de Draâ El Bordj.
Au niveau de l’ancienne gare routière et du marché des fruits et légumes, les eaux de pluie stagnantes ont également perturbé la circulation, sans toutefois que des dégâts soient enregistrés. Sur la RN5, au niveau de l’embranchement menant vers Ras Bouira, c’est un véritable torrent qui a submergé la chaussée. Dans la commune d’Ighrem, le tronçon de la RN5 traversant la localité, qui est fermé depuis les intempéries de lundi dernier, a été le théâtre d’une énième crue.
Les travaux entamés dès le mardi matin sont entièrement à refaire après que le béton de propreté a été emporté par les eaux en furie et le projet risque de prendre encore du retard suite à ces inondations. Enfin, du côté de Khebouzia, il a été signalé que les intempéries ont eu raison du mur de clôture du stade communal de la localité. Ainsi, la saison hivernale risque d’être pénible si rien n’est entrepris rapidement pour éviter ces inondations à répétition. L’épisode du jeune pompier Mohamed Achour, emporté par les eaux en janvier dernier, marque toujours les esprits des citoyens de Bouira, mais apparemment pas ceux des autorités.
Hafidh Bessaoudi

