Un égout à ciel ouvert !

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L’oued Assif Aâbbas (Sahel), qui coule à travers les territoires de Boudjellil, Tazmalt et Aït R’zine, se trouve depuis des années en proie à une pollution galopante, préludant d’une véritable catastrophe écologique à cause des tonnes de déchets et des eaux usées qui sont déversés quotidiennement dans son lit et ses berges.

Comme constaté récemment, cette rivière, dont le débit des eaux a chuté depuis l’entrée de la saison estivale, offre un paysage désolant, surtout aux environs de la localité d’Ichikar, où un immense dépotoir s’étalant sur des dizaines d’hectares trône sur le lit de ce cours d’eau qui faisait la renommée de la région. «Jadis, on affublait l’oued Assif Aâbbas avec la force de ses eaux en furie, lesquelles étaient impossibles à franchir, surtout en hiver, tellement elles étaient puissantes. Aujourd’hui, cette rivière a perdu de sa superbe avec la pollution qui la gagne chaque année et c’est vraiment triste !», se désole un septuagénaire de Boudjellil.

Sur le pont d’Allaghane, où l’on peut dominer cet oued, des eaux usées coulent à la place des eaux limpides, synonyme d’une grave pollution. Les réseaux d’assainissement de la région, les eaux des ateliers mécaniques et autres stations de service implantées sur place y sont déversées quotidiennement. Les eaux de ce cours d’eau sont devenues tellement glauques et pestilentielles que la faune aquatique peine à s’y adapter. Nonobstant cela, on peut apercevoir de temps en temps la tête émergée d’une tortue dont l’espèce résiste apparemment à la pollution mais jusqu’à quand ?

Assif Aâbbas est devenu un égout à ciel ouvert, parsemé de cloaques qui en disent long sur sa pollution. Le projet de réalisation d’une station d’épuration des eaux usées de cette rivière a été même inscrit vers l’année 2005, avant de tomber à l’eau pour des raisons inconnues. Cette partie méridionale de la vallée de la Soummam, qui connaît une pollution inquiétante de ses rivières, notamment Sahel, a besoin d’une station d’épuration pour dépolluer ses eaux et permettre à l’écosystème local, agressé sans cesse, de retrouver ses cycles naturels et à la faune et la flore d’y prospérer dans un milieu sain.

Syphax Y.

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