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Un phénomène qui fait tache d’huile !

Le phénomène de la fermeture des routes dans la wilaya de Béjaïa est devenu, ces dernières années, monnaie courante. Hier, c’étaient des habitants du lieu-dit Maâla, dans la commune de Sidi Ayad, qui ont bloqué l’axe menant à leur commune. Par leur action, ils revendiquaient le lancement de travaux d’aménagement de trottoirs le long du tronçon desservant leur bourg. Une revendication qu’ils estiment tout à fait légitime, sachant que cette voie carrossée, qui abrite de surcroît une grande circulation automobile, est empruntée par des écoliers, ce qui fait naître un sentiment de «peur» chez leurs parents.

Pour tirer la sonnette d’alarme, ces derniers ont donc recouru à cette action radicale dans l’espoir de faire valoir leur revendication. Comme ces habitants de Sidi Ayad, ils sont beaucoup à recourir à ce moyen de pression pour faire aboutir leurs requêtes. Ce qui donne lieu à la multiplication de ces actions de blocage ces dernières années aux quatre coins de la wilaya et laisse, conséquemment, penser que rien ne se fait pour soulager les souffrances des populations. Les récurrentes fermetures de routes mettent, en effet, souvent à nu une gestion chaotique des affaires de la cité. Des citoyens, ne croyant plus aux discours mielleux des responsables locaux, occupent la voie publique en signe de protestation pour se faire entendre.

Des actions de rue créant un climat d’anarchie indescriptible sur les routes et ruelles des mille et une cités oubliées par les pouvoirs publics. Ainsi, des bouchons se forment le long des tronçons routiers, prenant en otage des usagers désarmés face à un phénomène qui prend une courbe ascendante. Dindons de la farce, les automobilistes se retrouvent nez à nez avec des manifestants intransigeants, interdisant le passage même aux véhicules transportant des personnes nécessitant une urgente prise en charge médicale.

Dans ce qui s’apparente à une cacophonie, l’intervention des autorités locales se limite à gérer des situations d’urgence en jouant notamment la carte de l’apaisement, en invitant les protestataires à surseoir à leur action musclée. Et la levée du blocus sur la route est souvent conditionnée par l’établissement d’un procès-verbal dans lequel sont enregistrés noir sur blanc les revendications des protestataires et les engagements des pouvoirs publics. C’est dire que les citoyens ne croient plus aux discours des responsables locaux, sachant que ces derniers n’ont que peu de prérogatives pour satisfaire leurs doléances.

Pour rappel, les dix derniers jours ont été aussi marquées par une grande ébullition de la rue autour de questions ayant trait au difficile quotidien des citoyens. L’alimentation en gaz de ville et en eau potable, l’état des routes, l’inexistence de chauffages dans les salles de classe et parfois l’électrification rurale marquent tant de carences qu’elles exacerbent la colère des citoyens, lesquels recourent souvent à la fermeture des axes routiers où des bâtiments publics pour se faire entendre. Des démonstrations qui avaient gravement attenté à une circulation routière déjà des plus difficiles. Sur le plan économique, ce sont toutes les entreprises publiques et privées qui en pâtissent ! Le phénomène est désormais devenu fléau !

F. A. B.

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