Les habitants des localités de montagne de la commune d’Ahnif font face à plusieurs problèmes et vivent dans des conditions difficiles. Les carence sont nombreuses et concernent pratiquement tous les aspects de la vie. En effet, à l’exception du gaz naturel dont la mise en service a été effectuée au début de l’année en cours au niveau de plusieurs villages, tout manque pratiquement dans la région de Tamellaht.
Une région qui compte plusieurs villages et hameaux éloignés. Parmi toutes ces carences, les villageois citent celles de l’approvisionnement en eau potable, le manque des moyens de transports, l’état dégradé des routes, l’absence d’infrastructures publiques (écoles, espaces de loisirs, bibliothèques, aires de jeu…) et aussi et surtout l’insuffisance des prestations médicales. Ce dernier point constitue à l’heure actuelle une des premières préoccupations de milliers de villageois d’Ahnif.
Certes, il existe des centres de santé à travers plusieurs localités pour les besoins de petits soins, mais il n’existe aucun point d’urgence médical au niveau du chef-lieu de la commune aussi bien pour les habitants d’Ahnif-centre que pour les habitants des autres localités. Cette situation fait que les habitants sont obligés de parcourir des dizaines de kilomètres jusqu’à l’EPH de M’Chedallah pour les besoins d’évacuations et la prise en charge médicale des cas jugés urgents.
Si le problème se pose moins pour les habitants du chef-lieu distant de quelques kilomètres de la ville de M’Chedallah, ce n’est pas le cas pour les habitants d’Ighram et les villageois de Tamellaht. Ces derniers parcourent des dizaines de kilomètres pour rallier les urgences médicales de l’EPH. Mais il faudrait d’abord passer par le chef-lieu d’Ahnif pour ensuite parcourir plusieurs kilomètres jusqu’à M’Chedallah ville. Les villageois jugent que les urgences sont très éloignées des villages de Tamellaht.
À cet éloignement s’ajoute aussi l’état déplorable des routes de montagne et aussi le manque de moyens de locomotion. «Nous vivons la peur au ventre à chaque fois qu’il faut évacuer un malade aux urgences de M’Chedallah, dont l’état est jugé urgent. Non seulement les urgences sont éloignées, mais l’état des routes menant à la région de Tamellaht et surtout l’absence des moyens de locomotion compliquent davantage les choses», confie un habitant du village Ighil Nath Rayou.
Du coup, pour beaucoup de villageois, si le centre de soins du chef-lieu était doté d’un point d’urgence, le problème se poserait avec moins d’acuité. D’un côté, cela épargnerait aux villageois de parcourir plus de kilomètres jusqu’à l’hôpital et réduire ainsi le trajet à parcourir, de l’autre cela pourrait désengorger les urgences du même hôpital. D’aucuns estiment que la commune d’Ahnif possède tous les critères pour prétendre à la mise en place d’un point d’urgence, à commencer par le nombre d’habitants qui dépasse les 10 000 âmes. Un critère exigé par les services de la santé pour l’ouverture d’un quelconque point d’urgence.
Il y a aussi cette proximité avec la RN5, la pénétrante autoroutière Ahnif – Béjaïa et l’autoroute Est-Ouest. Actuellement, les nombreux accidentés de la route sont transférés à l’EPH de M’Chedallah, mais s’il y avait un point d’urgence à Ahnif, cela pourrait raccourcir les distances et permettre un gain de temps précieux. Les habitants d’Ahnif réclament donc la mise en place d’un tel service dans leur commune au même titre que les communes d’Ath Mansour, Chorfa et Aghbalou. Pourtant, soutiennent les mêmes habitants, toutes ces structures dépendent de l’EPSP d’Ahnif dont le siège se trouve au chef-lieu communal. Ceci dit, un écueil se dresse devant la mise en place d’une telle structure à Ahnif-centre. Il s’agit de la proximité de la localité de l’EPH de M’Chedallah.
O. S.