La commune d’Ighil Ali est perchée sur une zone montagneuse au relief accidenté. Cet aspect n’est pas sans conséquences directes sur l’économie de la région, notamment l’agriculture laquelle demeure un secteur difficile à exercer à cause du relief difficile avec des terres agricoles pentues et ravinées, où par exemple la récolte des olives se fait de façon laborieuse voire même dangereuse et ce à cause des précipices et autres ravins abruptes.
Autre exemple: la céréaliculture qui n’est pas pratiquée, à son tour, dans ces contrées à cause des terres en déclivité lesquelles ne sont pas adaptées à cette filière. Reste alors les filières relevant de l’agriculture de montagne comme à juste titre l’arboriculture, l’apiculture et l’élevage des différents cheptels qui demeurent incontestablement les mieux placées.
Néanmoins, il a été constaté dans cette région des Ath Abbas la prédominance de la filière avicole aux côtés de l’oléiculture, et ce à cause de son adaptabilité à cette zone géographique escarpée. Pour l’aviculture en particulier, des dizaines d’unités avicoles sont en activité dans les différents villages de cette commune d’Ighil Ali, où il est produit des œufs et des poulets de chair.
La municipalité, de l’avis des tenanciers des poulaillers, a réalisé son auto-suffisance en matière de produits avicoles se donnant même le luxe « d’exporter » de grandes quantités vers les régions limitrophes et même lointaines. Les champs agricoles sis sur les hauteurs de cette localité sont presque tous investis d’unités avicoles qui s’accrochent comme des épingles sur les versants des monts entourant la commune.
Ces unités sont réalisées pour la majorité de façon artisanale: sous forme de voûtes ou de serres. Cette filière fait vivre des dizaines de familles à travers les villages de la municipalité. Malgré les difficultés auxquelles se trouvent confrontés les aviculteurs, comme la cherté de l’aliment et des médicaments et la rudesse du climat, ces derniers tiennent bon en hissant la filière vers le haut.
Néanmoins, il y a ce point noir et néfaste relatif à la pollution de l’environnement générée par les déchets des poulaillers, qui sont malheureusement jetés, comme ça, dans la nature, et plus précisément dans les profonds ravins qui parcourent la localité. La fiente, les cadavres et les restes de volailles en sus des eaux usées, polluent les alentours et se mêlent surtout aux eaux des pluies, qui vont polluer à leur tour d’autres lieux plus en aval. À l’exemple du ruisseau Tassift qui prend origine des hauteurs d’El Kelâa lequel est transformé en collecteur en plus des eaux usées ménagères de celles des poulaillers.
Syphax Y.

