Pour une Algérie nouvelle, symbolisée par un drapeau géant aux couleurs nationales porté par des enfants en bas âge, une imposante marche a été organisée, hier, dans les rues du chef-lieu de wilaya de Béjaïa. Pour un 39e vendredi de manifestations pacifiques contre le système, les Bejaouis se sont, encore une fois, fortement mobilisés pour réclamer un changement du système et le départ de toutes ses figures. Depuis l’esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche, les manifestants se sont ébranlés, peu après la prière du vendredi, sous les cris de «Dawla madania machi âskaria» et «Ulac l’vote ulac».
Réclamant la libération de tous les détenus d’opinion arrêtés à Alger et incarcérés à la prison d’El-Harrach depuis des mois, une banderole géante avec leurs portraits a été déployée par les marcheurs. Les manifestants ont repris, tout au long de leur marche, leurs slogans habituels, tout en réitérant leurs revendications. Des slogans entrecoupés, de temps à autre, par ce cri tranchant «Ya Ali Baâou lebled» (ô Ali ils ont vendu le pays), allusion au projet de loi sur les hydrocarbures, adopté à la majorité, avant-hier jeudi, par les députés. Agitant des drapeaux algériens et l’emblème amazigh, la foule s’est encore une fois exprimée à travers des banderoles et des pancartes brandies à bout de bras.
Dans le cortège, l’on a remarqué la présence d’enfants en bas âges, d’adolescents, de jeunes filles, de femmes et de vieilles. Les milliers de marcheurs ont démontré, encore une fois, leurs «engagement et détermination» à faire triompher leur révolution. Sur l’une des banderoles portées par des jeunes manifestants on pouvait lire : «Il faut balayer ce système qui nous menace depuis 1962». Dans la ville d’Akbou, une autre marche populaire a eu lieu également durant la journée d’hier. Les manifestants ont réitéré leur «rejet du système et de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain».
Dans les deux villes de Béjaïa et d’Akbou, aucun incident n’a émaillé les manifestations antisystème du vendredi N°39. La veille, soit dans la journée de jeudi, une imposante marche avait été organisée dans la ville de Tazmalt pour exiger la libération de tous les détenus d’opinion. Elle fut accompagnée d’une grève générale des commerçants du chef-lieu communal.
F. A. B.