«Une résultante de facteurs exogènes»

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Le développement de la ville algérienne s’est opéré en fonction de « facteurs exogènes ». C’est ce qu’ont soutenu lundi les intervenants au colloque national sur « La ville algérienne, réalité et défis », organisé par la faculté des sciences humaines et sociales de l’Université Mouloud Mammeri (UMMTO) de Tizi-Ouzou. Les intervenants lors de cette première journée de ce colloque ont observé que « le phénomène d’urbanisation en Algérie a connu plusieurs périodes dont chacune ses caractéristiques dans leurs rapports avec le développement de la vie économique et sociale du pays ».

La ville algérienne du temps des romains et jusqu’aux Turcs était considérée comme « un espace destiné à une fonction d’appui à d’autres activités, notamment, le commerce », a souligné dans son intervention Yala Farouk, enseignant à l’Université Ferhat Abbas de Sétif, faisant remarquer à ce propos, que « la plupart d’entre-elles étaient construites sur la bande littorale du pays qui donne sur les voies maritimes et commerciales ».

Durant la période coloniale française qui, de par la nature de peuplement de ce colonialisme, a été marquée par « la construction de certaines villes à l’intérieur du pays ». Une période qui était caractérisée, a-t-il ajouté, par « une urbanisation de type moderne appuyée par des activités économiques extraverties venues se greffer sur les éléments traditionnels en place, faisant fi des besoins des populations locales », a-t-il précisé. Pour sa part, Bouaroudj Mohamed Nadjib, de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a traité dans sa communication « Développement de l’urbanité en Algérie » de la période postindépendance, marquée, a-t-il considéré, par une « une urbanisation nationale démographique ».

Les politiques engagées à l’indépendance du pays, révolutions agraire et industrielle, notamment, « ont eu des effets directs sur les programmes d’urbanisation en Algérie et ont été déterminants dans le développement du tissu urbain national », a soutenu l’universitaire. La création de nouveaux secteurs de l’économie, dans l’agriculture et l’industrie, ont « suscité particulièrement un exode rural venu alimenter les villes déjà existantes et imposé la construction, dans l’urgence, de nouveaux espaces pour contenir les nouveaux arrivants », a-t-il indiqué, soulignant que ces mêmes espaces « se sont vite retrouvés dépassés par le développement démographique ».

Il était ainsi, a-t-il rappelé, « des villages socialistes qui, sous l’impulsion du facteur démographique, se sont transformés en petites villes rapidement devenues des agglomérations anarchiques sous le coup des constructions réalisées à leurs périphéries ». Depuis quelques années, a soutenu de son côté Meddane Naïma de la même Université, « l’urbanisation en général et la ville en particulier demeurent en perpétuel développement conçu comme solutions d’urgence à une demande sociale en augmentation ».

Une réalité qui implique, a-t-elle soutenu, « l’apparition de nouvelles situations de contraintes et le développement de plusieurs fléaux et phénomène ». Au chapitre des solutions, des intervenants ont préconisé de favoriser dans le cadre de la stratégie de l’État visant à créer un équilibre entre la ville et la campagne, « la décentralisation économique et administrative, l’amorce d’un développement dans les régions de l’intérieur du pays et des moyens de transports ainsi que la révision des cadres juridiques et urbanistiques de gestion des villes et la création d’institutions dédiées à la ville ».

Des chercheurs de plusieurs universités du pays, Tlemcen, Oran, Bechar, Tindouf, Constantine, Bouira, Alger et Tizi-Ouzou ont pris part à ce colloque placé sous le thème « La ville algérienne, réalité et défis ».

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