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Programme de 100 locaux pour chaque commune

Le grand échec à Tizi-Ouzou !

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Le programme présidentiel de « 100 locaux commerciaux pour chaque commune » est de loin, celui qui aura constitué un échec des plus cuisants à Tizi-Ouzou.

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On ne parle, en effet, que d’une quinzaine de locaux qui abritent des activités commerciales depuis le lancement du programme à ce jour, sur un total prévu de 6.700 locaux. En effet, depuis sa mise en application en 2005, ledit programme n’aura bénéficié d’aucune attention de la part des jeunes commerçants, qui n’y ont jamais vu une réelle aubaine pour s’installer et exercer leurs activités. Selon le directeur du logement et de l’équipement public (DLEP) de la wilaya, M. Banouh Mustapha, le quota total, qui est de 6700 locaux alloués à la wilaya, est loin d’être réalisé. Il ne le sera sans doute jamais, puisque le programme a été purement et simplement gelé nous expliquera notre interlocuteur. Une solution qui s’est imposée d’elle-même, au vu du peu d’engouement que le programme a suscité auprès de la population locale. Ainsi donc, même les locaux dont la réalisation a déjà été lancée, ne verront peut-être pas le jour. Le premier responsable du secteur du logement et de l’équipement public local parlera de 5.645 locaux en voie de concrétisation. 1.097 sont en cours de réalisation, 423 en voie de lancement, alors que 510 sont tout bonnement à l’arrêt. Le chiffre de 1.055 constitue quant à lui le nombre de réalisations annulées. Par ailleurs, si le nombre de locaux réalisés était de 1 120 au cours de l’année dernière et de 724 en 2010, l’année 2012 enregistrera, jusqu’au mois de septembre, la livraison de 482 seulement, notera M.Banouh. Ce qui portera le nombre total des locaux commerciaux achevés depuis le lancement du programme présidentiel à seulement 3.615, soit 53% du quota prévu pour Tizi-Ouzou. Certaines localités sont beaucoup plus en avance que d’autre dans la réalisation du programme. Le responsable fera remarquer en effet que la daïra d’Azeffoun arrive en tête, avec pas moins de 440 locaux livrés.

3.615 locaux accordés à Tizi-ouzou depuis 2005

Elle est suivie de près par Boujima avec pas moins de 393. Azazga, Ouaguenoune et Aïn El Hammam marquent, quant à elles, respectivement 269, 223 et 218 réalisations. Les daïra, qui occupent le bas du classement, sont : Maâtkas avec aucun local transmis et Tizi Ghenif avec 24 locaux. La daïra de Tizi-Ouzou n’est pas mieux lotie et n’a pu concrétiser, à ce jour, que 32 locaux. En procédant pas commune, certaines localités ont clôturé leur programme en érigeant les 100 locaux, c’est le cas d’Aït Chafaâ, Aït Agouacha, Tizi N’Etlatha et Iflissen. En parallèle Akbil, Draâ Ben Khedda et Boudjima sont figées au point de départ avec aucun local achevé. La plupart des autres communes détiennent un taux d’avancement peu élogieux. On citera par exemple Imsouhal, Aïn el Hammam et Tigzirt avec 26, 24 et 23 réalisations achevées à ce jour. Ou encore Souamaâ, Mekla et Yatafene avec respectivement, 20, 18 et 16 locaux commerciaux achevés depuis le lancement du programme en 2005. Un résultat éloquent qui illustre l’échec du programme dans son intégralité. De nombreuses explications sont apportées afin de tenter d’expliquer les retards d’exécution. L’absence d’assiette de terrain est celle qu’on brondit le plus souvent. En effet, et d’après le responsable du secteur à Tizi-Ouzou : « comme c’est pratiquement le cas dans la plupart des projet de construction, nous avons du mal à trouver des terrains », a-t-il confié. Si dans certains cas, le caractère géographique et la présence de reliefs rudes sur le territoire, ne permettent pas la réalisation de ces projets, les oppositions des citoyens propriétaires des terres ciblées ont aussi une grande part dans ces retards. C’est d’ailleurs pour cette raison d’absence d’assiettes de terrains qu’une alternative a dû être trouvée et que les locaux en superposé sont apparus, ajoutera notre interlocuteur.

Locaux en superposé les commerçants peu enthousiastes

Par ailleurs, on notera, dans ces mêmes opérations, que les locaux transmis n’ont pas tous été affectés à des commerçants, pour l’exercice d’activités bien définies, comme cela était initialement prévu dans le programme présidentiel. En effet, la majeure partie de ces locaux est restée inoccupée à ce jour. Une source informée au niveau de la DLEP de Tizi-Ouzou nous fera savoir que sur les 3.615 locaux achevés, seul 2.200 ont bénéficié d’une affectation pour des bénéficiaires potentiels. Pire encore, la même source avancera le chiffre d’une quinzaine de locaux uniquement qui abriteraient réellement et actuellement des activités commerciales, soit 0.41% du total du programme achevé. Le reste est laissé à l’abandon ou dédié à des activités louches, comme relevé par certains élus lors de sessions de l’APW. Il faut signaler aussi que même achevés, en théorie, de nombreux locaux ne disposent ni d’électricité ni d’eau. Selon une source de la DLEP, la Société de distribution Centre de Tizi-ouzou « profite de l’occasion pour réclamer à la DLEP, pour le raccordement de 20 locaux au réseau d’électricité d’ériger un poste transformateur. Alors que celui-ci n’est à prévoir que pour une vingtaine de foyers au moins. Le but serait de tirer profit et réaliser l’extension de son réseau », nous dira-t-on. Ainsi donc, si la cadence de réalisation de ces locaux n’a jamais pris l’élan attendu, freinant sérieusement la finalisation du programme, il n’en demeure pas moins que d’autres facteurs ont aussi joué un rôle prépondérant dans ce résultat peu satisfaisant, voire son échec dans la wilaya. En effet, l’absence d’engouement est considérée comme étant la principale cause de l’échec du programme présidentiel à Tizi-Ouzou.

Un programme plein de lacunes

Les locaux, en plus d’être construits dans des endroits peu attractifs et isolés pour l’activité de n’importe quel commerce, sont également exigus et ne peuvent accueillir une activité digne de ce nom. La superposition des locaux dans de nombreuses localités est, elle aussi, pointée du doigts par les jeunes commerçants, qui préfèrent se débrouiller autrement pour dénicher d’autres locaux, même plus chers, dans d’autres endroits plus appropriés, pour éviter de se retrouver pris au piège, avec une activité vouée à l’échec. Abondant dans le même sens, M.Banouh expliquera : « les terrains où sont érigés les locaux ne sont généralement pas bien indiqués pour permettre aux commerçants de réussir leurs activités, quelles qu’elles soient. D’autant plus que les bénéficiaires doivent impérativement avoir obtenu un soutien à l’activité de la part des dispositifs d’aide à l’emploi, dont l’Ansej et l’Anjem. Et avec les activités qui découlent de ces dispositifs, à savoir, les ferronniers, les mécaniciens, les soudeurs et autres, on ne peut se contenter d’un 2m&sup2,; encore moins d’activer dans un local situé en superposé ». Le programme a donc échoué et boudé et ce malgré les multiples efforts des responsables pour tenter d’y intéresser les jeunes commerçants de la région. On aura ainsi vu la suppression de l’obligation de passer par les différents dispositifs d’aide pour le travail des jeunes, et aussi l’ouverture du droit d’acquisition à n’importe quelle autre activité libérale. Chose qui n’a nullement réussi à séduire la population. Pour l’heure, les quotas transmis et n’ayant pas encore trouvé acquéreurs devraient être orientés pour faire office de différentes annexes. En effet, les administrations, à l’image des mairies et des postes, qui pensent pouvoir faire bonne usage de ces locaux, ont été invité à éventuellement formuler leurs demandes afin d’en bénéficier en tant qu’antennes et autres annexes. Pour le reste du quota alloué à la wilaya, ils ne verront pas le jour, étant donné que le programme a été bloqué selon M.Banouh Mustapha.

Tassadit Ch.

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