Ce qui pousse le kabyle à recourir à d’autres langues

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Le Code swiching est un terme anglais qui désigne l’alternance des langues. Ce métissage est une pratique où plusieurs langues sont parlées par un locuteur. Farid Benmokhtar, chercheur et enseignant de la langue kabyle, a consacré un ouvrage pour l’étude de ce phénomène, très répandu en Kabylie

Combien de civilisations ont disparu ou dont il ne reste que des bribes. La langue berbère, ce patrimoine qui nous vient de loin, transmis de génération en génération et pour lequel de nombreux militants se sont battus pour garantir sa sauvegarde et assurer sa promotion est considérée, aujourd’hui, menacée de l’intérieur. En effet, pour les puristes de la langue, le métissage des langages affecte considérablement les langues minorées. Les linguistes qui travaillent sur ce phénomène, appelé Code swiching, considèrent que cette attitude répond plus à un usage spontané de la société qui s’approprie un langage plus adapté à la communication au quotidien. Aujourd’hui que nous sommes à l’ère de la mondialisation, il est bien difficile d’échapper à l’influence ou de tourner le dos à l’usage des nouveaux outils de communication qui rendent le monde à portée de main. Il est difficile de se soustraire à l’influence et parfois même à la dominance d’une attitude plus imposante. Farid Benmokhtar qui enseigne la langue kabyle, depuis 1995, prépare actuellement un doctorat en linguistique berbère à l’EPHE (Ecole Pratique des Hautes Etudes) à Paris. Il est membre du centre de recherche CNRS-LLACAN de Villejuif. Son ouvrage Le Code swiching en Kabylie pour l’analyse du phénomène de mélange des langues, vient d’être édité aux éditions L’Harmattan.

Tahar Yami

de Paris.

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