«C’est un travail de 2 ans de maturation»

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Djamel Amazigh, dans cet entretien évoque son nouvel album, revient sur ses débuts de carrière, ses souvenirs, ses joies et ses peines. L’artiste en est à son 4ème album.

La Dépêche de Kabylie : Djamel Amazigh, tout d’abord un mot pour vous présenter à ceux qui ne vous connaissent pas ?

Djamel Amazigh : Je suis originaire de Haizer mais je suis né à Ath Leqsar wilaya de Bouira, et j’ai commencé la chanson dès mon plus jeune âge. Déjà à l’école primaire mon enseignant, paix à son âme, M Medini Mouloud à découvert ma voix. Il m’a fait faire plusieurs animations à l’école et lorsque nous allions en excursion, il m’invitait à chanter pour mes camarades. Grâce à ce don qu’il a découvert en moi il m’a encouragé, et d’une classe à une autre, mes différents enseignants ont pu apprécier mes tours de chants.

J’étais très bon élève, très assidu, et ce don en moi était un plus dans mon cursus scolaire. Arrivé au CEM, on m’a vite remarqué également et j’ai pu percer dans le domaine artistique et dans mon environnement. La chanson coule dans mes veines et les gens qui me connaissent le savent et à ce propos je leurs dis : Comme vous m’aimez, je vous aime aussi.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je leur donne l’occasion de me découvrir et éventuellement de m’apprécier. Présent depuis 1993 avec mon premier album, je prépare actuellement le 4ème qui sortira fin juin aux Editions Izem. J’ai dû mettre entre parenthèses ma carrière artistique pendant plus de 13 années à cause de ce que nous avons vécus. Vous savez que l’Algérie a vécue une décennie pas seulement noire mais au cours de laquelle on en a vu de toutes les couleurs, comme tout algérien j’ai été touché par cette tragédie et cette période a été très difficile. Ensuite, je n’ai pas pu reprendre la chanson pour certaines raisons.

En 2009, mon nouvel album est sorti, produit aux éditions Ifri Music, mais il n’a pas été bien distribué, malgré les chansons de valeurs qu’il comporte. Il n’est pas non plus disponible sur Internet. Cependant je salue vivement mes fans qui ont créé une page Facebook : groupe Djamel Amazigh et qui demandent souvent de mes nouvelles et se renseignent régulièrement sur mon prochain album.

Ils ont d’ailleurs publié sur cette page quelques-uns de mes morceaux : différentes chansons de 1993, 1994 et quelques unes de l’album de 2009. C’est d’ailleurs en 2009 que j’ai sorti la chanson ‘’ Vav lqodra ‘’, qui passe régulièrement sur les chaines de télévision nationales. Au début je ne voulais pas la commercialiser, car c’était une chanson de foi. Je l’ai faite pour la télévision et depuis, elle tourne en boucle sur TV4, sur la chaine Coran TV et sur Canal Algérie.

Avec ce succès, mes fans m’ont exigé de la mettre sur mon prochain album alors je l’y ai incluse. Sur cette chanson j’ai refait mes propres arrangements, car pour la télévision elle avait été enregistré en une version longue de 26 minutes, j’ai essayé de la raccourcir à près de 11 minutes dans cette nouvelle version.

Je l’ai réalisée comme je le souhaitais car je suis auteur-compositeur, interprète et arrangeur de mes chansons et je supervise l’ensemble de mes œuvres, mais cela ne m’empêche pas de demander l’avis et les conseils de mes amis artistes.

On vous voit peu sur la scène locale et nationale…

J’essaye au maximum de satisfaire mon public, d’ailleurs je souhaite que les portes s’ouvrent pour tous les artistes pour que l’on puisse se rapprocher du public. Pour ma part, pour ce mois de Ramadan, je suis programmé à Tizi-Ouzou, Bouira, Alger et normalement aussi à Bejaia. J’ai des contacts mais pas encore de confirmations. J’ai aussi plusieurs passages dans des émissions de télévision qui vont me permettre de me rapprocher du public.

Un mot sur ce prochain album ?

Cela fait deux ans que je le prépare. Il y a différents titres dans cet album avec des thèmes divers. Il y a des sujets qui a mes yeux sont très importants, mais je laisse le soin au public de se faire sa propre opinion. J’espère que cela leur plaira. Vous savez, je me suis engagé à fond dans cette œuvre et je peux dire au public, il y’a dans cet opus de beaux textes qui peuvent éveiller les consciences et de la belle musique à l’ancienne que l’on peut écouter en famille.

L’amour est un thème que vous abordez souvent, comme dans la nouvelle chanson intitulée ‘’Tanumi’’, s’agit-il là de votre propre vécu ?

Sans amour il n’y a pas de vie. Je suis amoureux de la vie. Je partage l’amour de ma famille, de mes fans, de mes amis et de mon pays. Il n’y a que de l’amour chez Djamel Amazigh et je n’ai pas de haine. C’est là le message que je veux véhiculer au travers de mes chansons. Ces dernières années, j’ai remarqué que nous sommes en manque d’amour, L’amour est un sentiment formidable.

Oui le titre Tanumi, c’est du vécu et d’ailleurs toutes mes chansons sont inspirées de mes expériences. Tanumi me rappelle une séparation très douloureuse. La séparation de deux cœurs est très dure, car lorsque l’on aime il n’est pas toujours facile de l’accepter.

Un message pour les jeunes à travers cet album ?

Il y a beaucoup de messages pour les jeunes mais aussi les moins jeunes. L’album comporte pas mal de titres et je pense que toutes les générations s’y retrouveront si ils ont la patience de l’écouter dans son intégralité. Ils y découvriront ainsi mes pensées, mes sentiments, mes visions. Mais rassurez-vous, j’ai traité plusieurs sujets.

J’ai abordé un thème également « Tsagwadagh tafsut » (j’ai peur du printemps). Cela peut paraitre bizarre de prime abord, car le printemps est la plus belle des saisons. La saison de l’amour, des fleurs, de la joie. Mais j’ai mes raisons aussi d’avoir choisi ce titre.

C’est-à-dire que Djamel Amazigh fait aussi de la politique ?

Non, je suis un artiste qui a une vision et je vis avec la société. Les problèmes vécus par mon pays ne passent pas inaperçus, même si la politique nous est imposé. L’Algérie est une maman pour ses enfants. Dans une de mes chansons de cet album qui sortira fin juin, ‘’ Ldzzayer Tamurtiw’’, j’ai voulu mettre en avant l’amour de la patrie.

Chacun à sa façon d’aimer son pays et je remercie dieu d’avoir la chance d’exprimer ma vision a travers ma musique. Nous ne devons pas avoir de problème avec notre terre patrie. Cette terre nourricière est comme une mère et elle aime ses enfants.

Un message pour vos fans ?

Je voudrais les remercier du plus profond du cœur, car c’est leur soutien qui me motive. La vie n’est pas facile pour le chanteur kabyle, on doit faire de la résistance et se montrer très combattif. Si ce n’était pas mes fans, ma culture et ma volonté qui m’animent quotidiennement j’aurais sûrement quitté la scène.

Je voudrais également leur dire que je serais là durant le mois de Ramadhan, on aura la chance de se voir un peu partout avec la série de galas, on essayera de faire d’autres villes et pas uniquement la Kabylie car n’oublions pas qu’il y a des kabyles partout. L’Algérie n’est pas uniquement la Kabylie, l’Algérie est vaste et c’est pour cela que je souhaite élargir cette tournée.

En France également je serais présent avec une série de spectacles au cours du mois de Ramadhan, j’ai eu des propositions pour les villes de Marseille, Valences et Lyon. J’espère que cela va se concrétiser pour satisfaire la communauté kabyle de France. Je tiens également à vous remercier pour m’avoir ouvert les colonnes de votre journal.

Entretien réalisé par Hafidh Bessaoudi

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