Un mois intense en activités artistiques

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Le mois de Ramadhan 2017 a été marqué par une importante activité culturelle et artistique dans la wilaya de Béjaïa. Malgré la crise économique, les soirées ramadhanesques ont été animées par de nombreux artistes, pour le plus grand plaisir du public.

À Béjaïa ville, les sites d’animations ont été nombreux. Il y a bien sûr le Théâtre Régional de Béjaïa, qui n’a pas chômé puisque chaque soir y étaient organisées deux activités distinctes : la première, dans la petite salle était consacrée aux enfants en général. La deuxième dans la grande salle était ouverte au grand public. Il y a ainsi eu de la musique, beaucoup de musique, mais aussi des sketchs, des One Man Show, des pièces de théâtre, des cafés littéraires… Tous les genres musicaux ont été à l’honneur, du kabyle au chaâbi, du hip hop au raï… La variété des programmes a ainsi été étudiée pour toucher un maximum de monde. Malgré la fin du Ramadhan, le TRB annonce la poursuite de ses activités pour tout l’été. Après la grave crise qu’il a traversée l’hiver dernier, le Théâtre de Bouguermouh semble renaître de ses cendres. Sofiane Boukemouche, son directeur, promet encore de grandes surprises pour les semaines et mois à venir. De son côté, la Maison de la culture n’a pas non plus chômé. Un riche programme a été mis en place, et après les premiers jours d’hésitation, le public a largement été au rendez-vous. Beaucoup d’artistes locaux se sont ainsi produits le long des soirées de Ramadhan, et plusieurs autres chanteurs sont venus d’autres wilayas pour se produire sur la scène bougiote. Juste à côté de la Maison de la Culture, se trouve le parc Mezaïa, avec son amphithéâtre en plein air, il a offert aux artistes un espace de choix pour qu’ils puissent se produire devant le public bougiote, traditionnellement consommateur de culture et d’art. C’est ainsi que ce lieu n’a pas désempli durant tout le mois, malgré une timide première semaine. Après cela, et avec les têtes d’affiches proposées, le bouche à oreille a fait le reste. De plus, cet espace a également été utilisé par le Comité des Fêtes de la ville de Béjaïa, qui a programmé de nombreuses activités conformes aux attentes du public.

Galas de plein air

Ce même comité des fêtes a rempli ces engagements en ce mois de Ramadhan, puisqu’il a organisé quelques cent soixante galas durant ces soirées. De nombreuses places publiques ont ainsi été investies dans les principaux quartiers de la commune, pour offrir au public mélomane des moments artistiques et de convivialité. Une chance a ainsi été offerte aux nombreux artistes locaux en priorité, mais pas seulement, de se produire en live devant le public connaisseur et exigeant en terme de qualité et de sérieux. Dans l’ensemble, il n’y a pas eu d’incident à signaler. Les mélomanes bougiotes se donnaient donc rendez-vous dans ces lieux pour prendre le thé et écouter de la bonne musique. Tous les quartiers ont donc reçu leur part d’animation, et les familles ont pu se régaler de l’ambiance conviviale qui y a régné. Le Comité des fêtes se prépare à d’autres rendez-vous après ce Ramadhan, dont le célèbre Festival de la Chanson Amazighe, dont nous aurons à parler lors de nos prochaines éditions. En tous cas, Malek Bouchebah, le Président du Comité des Fêtes s’est dit totalement ravi de l’ambiance qui a régné lors de ces soirées. Pour lui, ce fut un véritable succès. À Bordj Moussa, l’Association Neghma de Musique Andalouse a organisé son quatrième festival «Les Andalousiennes» qui a eu un grand succès, au vu de l’importance du public qu’il a reçu. La moitié des spectateurs était constituée de familles, qui ont trouvé dans cet événement l’occasion de se retrouver en plein air dans une ambiance musicale conviviale. Mouloud Isadoudène a vraiment été ravi de cette édition sur laquelle il a longtemps travaillé. Cela l’encourage à continuer dans ce sens et promet des éditions encore plus riches et plus intenses. De nombreux orchestres de Béjaïa et d’ailleurs ont ainsi pu se produire devant le public bougiote, qui a l’ouïe fine, notamment en matière de musique andalouse et châabi. Il est à rappeler que Béjaïa a produit de grands maîtres de musique andalouse respectés même en dehors des frontières de l’Algérie, et qui ont réussi à imposer un style et une manière propre à eux. D’autres endroits improbables ont aussi connu des soirées mémorables. Ce fut le cas par exemple du Club de Tennis sis aux Oliviers, qui a profité des cours de tennis pour poser des installations temporaires et organiser des soirées musicales au profit de ses adhérents, de leurs familles et amis. Des hôtels et d’autres lieux plus discrets ou privés ont également organisé des soirées artistiques durant ce mois. C’est dire que Béjaïa mérite largement sa réputation de ville de culture et des arts.

Autres activités

De grands noms de la musique se sont ainsi produits. Mais il n’y a pas eu que la musique durant ce mois. La Galerie d’exposition de la Maison de la Culture a organisé une exposition de peinture, qui ne s’est terminée que durant la soirée du vingt-septième jour. En dehors de la ville de Béjaïa, les autres communes n’ont pas chômé pour autant. Partout, il y a eu des manifestations culturelles et artistiques. Akbou a organisé une nouvelle édition du festival du Théâtre de la Soummam qui a duré une semaine, durant laquelle des troupes sont venues de différentes wilayas, pour se produire devant le public akboucien très exigeant en la matière. L’Etoile Culturelle d’Akbou est passée au stade de la maitrise de ce genre d’événements, et nombreuses sont les troupes qui demandent à avoir l’honneur de jouer devant le public de la Soummam. On a vu lors de ces soirées, comment le public n’en ratait pas une, et qu’il tenait à devenir lui-même acteur de ces événements, sans se contenter du statut de spectateur. Sa venue de façon régulière et fidèle à chacune de ses soirées, montre combien le quatrième art fait partie de la vie de la région.

Autres communes

À Aokas, l’association Tidukli a enfin inauguré son théâtre de verdure au lieu dit Ait Aïssa. Il s’agit d’un véritable exploit des bénévoles de cette association, aidés par d’autres venus d’aussi loin qu’Adekkar, pour réaliser à mains nues un véritable amphithéâtre en pleine forêt, sur fond d’une vue splendide sur la méditerranée. La semaine dernière, le public très nombreux s’est déplace en ce lieu, malgré l’absence des moyens de transport, pour passer une soirée mémorable de musique, théâtre et One Man Show. On peut aussi parler des autres communes de la wilaya : Kherrata, Aokas, Souk El Tenine, Tichy, Amizour, El Kseur, Sidi Aïch, Seddouk, etc… Il n’y eut pas d’endroit qui soit resté muet ou inactif. Les voix des musiciens ont retenti partout, et les planches des théâtres ont été foulées par de nombreux comédiens qui ont eu le plaisir de jouer devant leur public. La saison estivale n’en est qu’à ses débuts et de nombreux autres événements culturels et animations publiques sont au programme, notamment sur les lieux même de plaisance, comme les plages et les places publiques du littoral. Béjaïa se prépare à recevoir le festival Local de la Chanson Kabyle et Amizour une nouvelle édition du festival National du Théâtre Amateur. À côté des grands noms qui se sont produits durant ce mois de Ramadhan à Béjaïa, on peut citer pêle-mêle, Ait Menguellat, Kamel Bourdib, Lila Borsali, Fodil Zalamit, Kamel Abdat, etc… La nouveauté cette année a été l’instauration des entrées payantes. En dehors des places publiques de Béjaïa, les lieux de culture ont compris qu’il était temps de valoriser leur travail et que le public songe à payer les prestations auxquelles il participe. Il ne s’agit pas de le dépouiller en imposant une tarification trop élevée, mais l’habituer petit à petit à mettre la main à la poche pour contribuer au développement de la culture et des arts.

N Si Yani.

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