Colloque international sur la langue Amazighe

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La langue Amazighe est le thème autour duquel se déroulera un colloque international au niveau de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

Au cours de ce colloque qui s’étalera sur trois jours, les spécialistes tenteront d’établir l’état des lieux de l’enseignement de la langue Amazighe. Mais surtout de son utilisation, qui est en perpétuelle « recrudescence », selon les conférenciers qui se sont succédé pour parler des multiples problèmes qui se dressent devant l’enseignement de la langue amazighe. Il s’agit notamment de l’éparpillement de cette langue, de l’absence de vocabulaire et de terminologie, en plus de l’invasion d’autres langues. Mouloud Taifi voudra pour exemple « le paradoxe existant au Maroc, et qui doit, sûrement, être le même ici en Algérie. On a d’un côté la régression de l’usage du berbère, notamment, chez les plus jeunes, et le fait qu’à l’université presque plus personne ne fait de recherches sur la langue berbère. De l’autre côté on a les médias qui se sont accaparé de la langue pour la propulser au devant de la scène, ce qui n’est qu’un leurre, étant donné que le berbère utilisé par ces médias lourds n’est autre que du berbère arabisé à plus de 85% », assurera le professeur Mouloud Taifi venu de Fes, pour l’occasion. Il appellera, par la suite, à multiplier les efforts, et à encourager les études linguistiques sur la langue. Le professeur Mahieddine Benlakhdar assurera quand à lui, que le problème est celui des nuances qui existent entre les dialectes. « La majorité des apprenants sont des berbérophones. Et avec la variété des dialectes, les professeurs font de la recherche au lieu d’enseigner. Ils se voient obligés de connaître le maximum de nuances pour arriver à enseigner », expliquera-t-il. Le professeur Mortéza de l’université de Lausanne en suisse, viendra, quand à lui, apporter l’expérience phonologique et phonétique de son pays. Il précisera que : « dans toute scolarité plurilingue, il faut d’abord privilégier la langue première (maternelle) avant de passer à la langue secondaire ». A signaler que les travaux de ce colloque international sur « l’aménagement linguistique : bilan est perspectives », ayant débuté hier, à l’initiative du département de la langue est culture Amazighe, se poursuivront aujourd’hui et pendant toute la journée de demain à l’auditorium de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-ouzou.

T.Ch.

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