Qui pousse au pourrissement ?

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La décharge publique de Biziou est toujours fermée par les habitants de cette localité depuis près de sept semaines.

En conséquence, des tas d’immondices s’accumulent dans la capitale de la Soummam, faisant peser de réelles menaces sur la santé publique à Akbou. Les habitants de Biziou ont refusé catégoriquement la réouverture de la décharge communale sise sur une parcelle communale appartenant à l’APC d’Akbou à quelques mètres de leur village. Même le premier magistrat de la wilaya semble «incapable» de régler ce problème. Preuve en est, sa récente  instruction et son appel à ces habitants frondeurs de rouvrir la décharge pour une durée de six mois n’ont pas rencontré d’écho, ce qui fait que sa fermeture définitive a échoué. L’immobilisme des autorités locales et leur impuissance à trouver une éventuelle solution à cette catastrophe qui se profile à l’horizon démontre, encore une fois, la mauvaise gestion dont fait augure l’une des plus grandes et riches communes du pays. Face à cet état des lieux, des citoyens ont mis sur pied, au courant de cette semaine, une cellule de crise au niveau de la salle de délibération.  L’APC évoque «les manigances» et «la manipulation» dont est victime Akbou par les autres localités avec la complicité de certaines parties. «On nous refuse de déverser nos déchets dans les quatre coins de la région de la Soummam. C’est absurde et anormal», regrette une source municipale. Même à Tazmalt, les éboueurs ont été chassés par les habitants riverains du village d’Icheker. «Que le wali ou le ministre nous impose une solution et nous serons disponibles à l’exécuter», ajoute-t-on. «Ce problème de décharge est éminemment politique car il dénote d’une dangereuse passivité des responsables». Selon, M. Iskounène, vice P/APC d’Akbou, aucune solution n’est envisagée pour le moment. «Nous avons sollicité l’édile de Tazmalt de déverser les déchets durant ces jours de l’Aïd», dira-t-il. D’après certains éléments d’information qui nous sont parvenus, des investisseurs privés de la région auraient été derrière cette fermeture. Pourquoi ? «Ils veulent l’accaparation des terrains et la régularisation de leurs biens et ce au détriment de la santé des dizaines de milliers de citoyens», révèle-t-on. Sur ce même registre, la cellule de crise a longuement abordé  cette affaire en insistant sur  «la récupération de l’intégralité de la superficie initiale de la décharge squattée  par certains individus.

Une cellule de crise installée

L’amoncellement des ordures en milieu urbain et l’apparition des insectes dangereux interpellent urgemment  la conscience humaine quant aux conséquences «néfastes» prévisibles dans le cas où cette situation perdurerait. A quelques jours de l’Aïd El Adha, les citoyens craignent la recrudescence des odeurs nauséabondes engendrées par l’abattage de moutons. Les 23 élus municipaux ainsi que certains responsables devant être impliqués dans cette affaire sont constamment accusés  de «passivité». «Devant cette situation, le maire devrait au moins convoquer une assemblée extraordinaire d’urgence. Chose qui n’a pas été faite !» se désole t-on.  Ainsi, au cours de 06 jours de réunion et de concertation, la cellule de crise a diffusé son premier communiqué lundi, faisant état de son bilan établi jusque-là. «Nous avons contacté pratiquement tous les responsables, le P/APC, le Chef de daïra, le Wali pour les interpeller pour  une ultime fois afin de sortir Akbou de ce bourbier », nous dira l’un des initiateurs de cette cellule. Une cellule qui connaît visiblement une forte adhésion des habitants. Ainsi, les citoyens n’ont qu’une seule revendication «la réouverture de la décharge avant l’Aïd».

Menad Chalal

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